"Refondation" pénale : "On n'a pas la capacité de garder le personnel car nos métiers ne sont pas attractifs", estime Force Ouvrière
Thibault Capelle, secrétaire local de FO à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) a dit mardi sur franceinfo espèrer que les annonces d'Emmanuel Macron permettront de désengorger les prisons.
Quelques semaines après un mouvement de grève dans les prisons, Emmanuel Macron présente mardi 6 mars son plan de "rénovation pénale". Il s'agit d'un plan pour redonner de l'efficacité aux peines de prison et lutter contre la récidive. Thibault Capelle, secrétaire local de Force Ouvrière à Fleury-Mérogis (Essone) dit mardi sur franceinfo attendre avec impatience les annonces d'Emmanuel Macron en fin d'après-midi.
franceinfo : Que pensez-vous de l'idée de supprimer les très courtes peines de prison ?
Thibault Capelle : Au niveau du système carcéral, cela désengorgera un petit peu. À la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, les peines qui pourraient être concernées sont prononcées pour trafic de stupéfiants et autres petits délits. Cette réforme ne pourra être efficace qu'avec des questions sur la réinsertion de ces personnes dans la société. On attend avec impatience ces propositions car le dénouement du conflit social n'a rien apporté pour nous, on est vraiment en attente de quelque chose. Le rendez-vous a déjà été raté.
Qu'attendiez-vous exactement ?
Il aurait fallu nous donner des réponses concrètes pendant le mouvement. Nous avons un sentiment de ras-le-bol. Le président doit faire des annonces concernant le recrutement pénitentiaire et on sait que les réponses ne seront pas là. Au départ on parlait d'un recrutement de 1 100 personnels pénitentiaires. Mais aujourd'hui on n'a même pas la capacité de garder notre personnel car nos métiers ne sont pas attractifs. Ceux qui passent le concours partent en détachement dans la police nationale par exemple. Cette année, 70 % des inscrits ne se sont pas présentés au concours. Les phénomènes de surpopulation, notamment en Île-de-France sont absolument abominables pour la gestion des tensions. Des nouvelles places sont nécessaires, mais quel personnel y mettre ?
Qu'en est-il de la formation des surveillants pénitentiaires face aux cas de radicalisation ?
On a commencé à s'intéresser publiquement au sujet en 2015, mais ces phénomènes-là existaient depuis longtemps. Aujourd'hui cela a explosé. Au niveau national, il y a 1 100 personnes dites terroristes islamistes et un nombre conséquent de personnes radicalisées mais incarcérées pour des faits de droit commun. Le personnel n'a pas été formé pour gérer ce genre de personnes. Tous les sujets sont liés : la gestion ordinaire et la gestion des radicalisés. Aujourd'hui on n'a pas la capacité de tous les isoler. Les places annoncées pour la fin de l'année ne seront pas suffisantes. À Fleury-Mérogis, même en isolement, ils peuvent continuer à communiquer par les fenêtres et les portes. C'est un problème de matériel.
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