Record de détenus dans les prisons françaises : "Il faut cesser d'être dans la surenchère sécuritaire", demande l'Observatoire international des prisons
Plus de 83 000 personnes étaient détenues dans les prisons françaises au 1er mai 2025, annonce le ministère de la Justice.
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"Il faut cesser d'être dans la surenchère sécuritaire", a demandé samedi 31 mai sur franceinfo la responsable de plaidoyer à l'Observatoire international des prisons (OIP), Prune Missoffe, alors que le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 83 681 au 1er mai, un chiffre qui n'a jamais atteint un tel niveau.
Les prisons françaises comptaient seulement 62 570 places opérationnelles au 1er mai, soit une densité carcérale globale de 133,7% contre 125,3% le 1er mai 2024. En un an, les prisons françaises comptent 6 000 détenus de plus. "On l'explique assez facilement, par des politiques pénales de plus en plus répressives, ça veut dire qu'on enferme concrètement beaucoup plus de personnes qu'avant", a dit Prune Missoffe sur franceinfo, assurant que "cette augmentation du nombre de personnes détenues n'est pas due à une augmentation de la délinquance".
"Plus vous êtes en situation de précarité, plus vous risquez d'être incarcérés"
"L'administration pénitentiaire pointe deux causes structurelles : le traitement médiatique de l'insécurité et les crises économiques, car plus vous êtes en situation de précarité, plus vous risquez d'être incarcérés", ajoute-t-elle. Elle évoque une solution pour lutter contre cette surpopulation carcérale : "La première solution est la régulation carcérale, c'est-à-dire qu'on dit qu'on ne peut plus accepter de dépasser 100% d'occupation dans les prisons".
"Derrière ces records dramatiques, ce sont des vies humaines dont on parle"
Prune Missoffe, la responsable de plaidoyer à l'Observatoire international des prisons (OIP)à franceinfo
"Ça fait des dizaines d'années que construire de nouvelles places de prison est l'unique proposition formulée par les gouvernements successifs", dénonce la chargée de plaidoyer à l'OIP. "La réalité est que, plus on construit des prisons, plus on enferme des personnes détenues, et ça ne parvient pas à améliorer les conditions de détention.
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