Pour lutter contre la surpopulation carcérale, Gérald Darmanin propose de transformer des "Ehpad vides" et des "centres de vacances abandonnés" en prisons

Le garde des Sceaux rappelle également qu'une prison de haute sécurité réservée aux narcotrafiquants sera inaugurée le 31 juillet à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin était l'invité du 8.30 franceinfo (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin était l'invité du 8.30 franceinfo (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il y a plein de solutions possibles" pour augmenter le nombre de places de prison en France, a déclaré jeudi 3 juillet sur franceinfo le ministre de la Justice Gérald Darmanin. "Il y a encore plein de choses à faire avant d'imaginer une mesure de régulation carcérale que je ne prendrai pas", a expliqué le garde des Sceaux.

Parmi les propositions du ministre pour lutter contre la surpopulation carcérale : transformer des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) fermés, les hôtels ou encore les "centres de vacances" fermés en prison. "On veut envoyer des gens moins dangereux dans des lieux moins carcéraux et les gens dangereux dans les prisons (…). Il y a des Ehpad vides, il y a des centres de vacances qui sont abandonnés, il y a des lits froids, il y a des hôtels", a expliqué le garde des Sceaux, avant de rappeler qu'une prison de haute sécurité réservée aux narcotrafiquants sera inaugurée le 31 juillet à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

Ne pas mélanger petits délinquants et narcotrafiquants ou terroristes

"Dans ces lieux de privation de liberté où les gens passeraient quelques semaines, évidemment on n'aura pas la même dangerosité que le narcotrafiquant ou l'homme radicalisé qui est dans une prison de haute sécurité", a-t-il assuré. De son côté, le Synerpa, principal syndicat des Ehpad privés, a fustigé la proposition du ministre de la Justice. Une "mesure anachronique" face au vieillissement de la population, selon eux.

"Ce qui est sûr, c'est que nous construisons trop peu de places de prison", a souligné Gérald Darmanin. "Donc d'abord, il faut des places de prison et il ne faut pas envoyer en effet des personnes qui seraient auteurs de cambriolages ou de violences du quotidien, si j'ose dire, avec des narcotrafiquants et des terroristes", a-t-il poursuivi, se réjouissant d'un "changement de modèle". "On va construire en 18 mois des places de prison", a-t-il affirmé. "Nous allons construire en octobre prochain à Troyes, la première prison modulaire en 18 mois qui coûte deux fois moins cher", a salué le locataire de la place Vendôme, vantant la rapidité de la livraison et son faible coût : 200 000 euros la place de prison au lieu de 400 000 habituellement. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.