Accusations de maltraitance dans les Ehpad Bridge : "Il faut qu'il y ait une mise en demeure", réclame une fédération de proches de personnes âgées
Le gestionnaire de maisons de retraite Bridge est accusé, après le groupe Orpéa, de "graves manquements" et de maltraitance envers les résidents de ses Ehpad.
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Il faut "une mise en demeure [de Bridge] pour que des moyens immédiats soient mis pour préserver au moins ceux qui s'y trouvent", réclame Claudette Brialix, la présidente de la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leur famille (Fnapaef), vendredi 22 avril sur franceinfo. Après Orpea, le gestionnaire de maisons de retraite Bridge est à son tour accusé de "graves manquements" et de maltraitance envers les résidents de ses Ehpad, selon une enquête de la cellule investigation de Radio France publiée ce jour.
franceinfo : Êtes-vous étonnée par les accusations de maltraitance contre Bridge ?
Claudette Brialix : Plus rien n'étonne et plus rien ne choque, dans la mesure où tout cela existe et a été maintenu sous l'éteignoir pendant longtemps, jusqu'à l'éclatement du scandale Orpea. Les petits groupes ont les mêmes pratiques que les grands groupes. Il est grand temps, si toutefois il y a une volonté politique pour le faire, que l'on fasse un grand ménage autour de la privatisation et de la marchandisation du vieillissement qui ont donné naissance à ce type d'établissements. Ce qui est dramatique d'ailleurs, c'est que le public s'est désengagé pour ne pas y mettre de l'argent, il s'est délesté de ce problème sur le secteur privé qui, lui, a vu une manne financière infinie, avec une garantie dans l'avenir, pour faire beaucoup d'argent en très peu de temps. Bridge a fait beaucoup d'argent en moins de cinq ans. C'est systémique et c'est absolument urgent de faire ce grand ménage.
Faut-il fermer les établissements du groupe ?
On ne peut pas fermer du jour au lendemain un établissement pour la simple et bonne raison qu'il faudrait que les personnes qui y sont accueillies puissent être accueillies ailleurs. Or, il faut qu'il y ait des places disponibles en nombre suffisant et en proximité pour le faire. Ce qu'il faut exiger tout de suite par contre, c'est une mise en demeure, peut-être par une procédure judiciaire raccourcie. Une mise en demeure pour que des moyens immédiats soient mis pour préserver au moins ceux qui s'y trouvent. Ce qu'on peut faire, par contre, c'est interdire immédiatement l'entrée de nouveaux résidents dans ces établissements. Dans l'intervalle, avec l'accompagnement que je viens de vous dire, il faut chercher des solutions également pour transférer vers d'autres établissements de proximité et dans un délai qui puisse permettre aux personnes âgées, perdant ainsi leurs repères et ayant été maltraitées, de ne pas sombrer complètement et de ne pas lâcher prise.
Les autorités de santé avaient pourtant été prévenues de la situation dans les Ehpad du groupe Bridge. L'Etat est-il défaillant ?
L'Etat est absent. Il ne fait pas assez de contrôles. Il n'y a pas assez de fonctionnaires pour les faire aujourd'hui et ce n'est peut-être pas, contrairement à ce qu'on affiche, une priorité aussi grande. Il faut savoir que quand les familles font des réclamations individuelles, souvent, cela n'aboutit pas - d'ailleurs nous incitons les familles toujours à se grouper pour le faire - et nous remercions infiniment les cellules d'investigation, justement, qui ont permis de relayer ces problématiques sans quoi la désespérance s'installe. Il ne faut surtout pas baisser les bras. On ne peut pas traiter la vieillesse de cette façon. Plus on est nombreux et mieux c'est parce que lorsque vous faites une réclamation individuelle, dans un premier temps, vous êtes aussi le râleur. On traite tout comme un consommateur, l'humanité est absente complètement de tout cela, alors qu'on dit toujours que la personne âgée est au cœur du système. La déclaration du président de Bridge de ce matin, c'est honteux par rapport à ce qui se passe. Ce sont de jeunes cadres dynamiques, beaux gosses et tout, qui n'ont aucune morale et qui n'ont qu'une envie : faire de l'argent au plus vite, quels que soient le motif et l'objet qui va leur permettre de faire cet argent.
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