Discours de Gabriel Attal : "C'est comme si des millions de personnes en situation de précarité n'existaient pas", se désole la FAS
Les précaires sont "responsables de la crise des classes moyennes" et "dans la pauvreté parce qu'ils ne veulent pas travailler", résume, consterné, le président de la Fédération des acteurs de la Solidarité, Pascal Brice.
"C'est comme si les millions de personnes en situation de pauvreté et de précarité avaient été laissées dans une espèce de trou noir", se désole mercredi 31 janvier sur franceinfo Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la Solidarité, au lendemain du discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale. Gabriel Attal a notamment promis une réforme des bas salaires pour les classes moyennes, la généralisation des 15 heures d'activité hebdomadaire pour les bénéficiaires du RSA à tous les départements ainsi qu'une révision des règles de l'assurance chômage si sa trajectoire financière "dévie".
Cette déclaration de politique générale "laisse une impression étrange et pas très agréable" à Pascal Brice. En écoutant les propos du chef de l'exécutif, il a eu le sentiment que les Français en situation de précarité et de pauvreté "n'existaient pas, sauf pour les rendre responsables de la crise des classes moyennes, ou pour leur enfoncer la tête un peu plus [en disant] qu'ils sont dans la pauvreté parce qu'ils ne veulent pas travailler".
Pascal Brice assure avoir de nombreuses "propositions très précises" à faire au gouvernement "pour débureaucratiser, déverrouiller le travail social". Il évoque notamment les "1,5 million de travailleurs sociaux, payés tous au Smic ou à peine au-dessus". D'ailleurs, le président de la Fédération des acteurs de la Solidarité se demande si ces travailleurs font partie des Français dont a parlé la veille Gabriel Attal, en assurant vouloir "soutenir les classes moyennes". Pascal Brice ne sait pas de "qui [le Premier ministre] parle", s'il s'agit "des classes moyennes précarisées ou des classes moyennes supérieures qui, en réalité, vont bien".
"S'il s'agit d'aider les classes supérieures à rester à l'abri, on marche sur la tête"
Pascal Brice regrette une certaine "ambiguïté, une ambivalence" et appelle le gouvernement à être plus clair là-dessus car il n'arrive pas à comprendre "s'il s'agit d'apporter des réponses à ces hommes et ces femmes qui dans les classes moyennes sont précarisés, de manière à ce qu'enfin leur travail puisse payer". "Est-ce que les baisses d'impôt vont vraiment aller à ces personnes des classes moyennes qui n'arrivent plus à boucler leur fin de mois ou à une classe moyenne supérieure ?", s'interroge-t-il.
Le président de la Fédération des acteurs de la Solidarité pointe notamment du doigt la révision de la loi SRU souhaitée par Gabriel Attal. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé vouloir revoir le quota de logements sociaux imposé par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain. Pascal Brice fustige cette décision, évoquant notamment le contexte actuel, avec "cette crise historique du logement social en France".
S'il salue le fait que le gouvernement souhaite "simplifier, débureaucratiser et responsabiliser les élus locaux", il ne comprend pas que l'exécutif souhaite "réduire la pression sur les communes qui échappent à la construction des logements sociaux pour qu'elles puissent faire des logements pour les classes moyennes supérieures". "S'il s'agit d'aider les villes qui font en sorte que les classes moyennes supérieures et classes supérieures soient bien à l'abri de quoi que ce soit, on marche sur la tête", fustige Pascal Brice.
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