Plus de 50 hommes interpellés en France après le démantèlement d'un réseau de pédocriminalité
Parmi les hommes interpellés figurent notamment un prêtre, un grand-père, un professeur de musique, ou encore un ambulancier, selon l'Office des mineurs, qui a mené cette vaste opération.
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Des arrestations au terme de dix mois d'enquête. Cinquante-cinq hommes ont été interpellés en France entre le lundi 19 et le jeudi 22 mai dans le cadre d'une vaste opération de démantèlement d'un réseau de pédocriminalité officiant via la messagerie chiffrée Telegram, a annoncé l'Office des mineurs (Ofmin).
Ces hommes échangeaient sur Telegram et étaient en lien avec des pédocriminels "extrêmement dangereux", incarcérés depuis l'été 2024, a précisé le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l'Ofmin. L'arrestation, il y a près d'un an, de ces pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram constitue le point de départ de l'enquête.
"Derrière ces abuseurs avérés d'enfants, il a fallu dix mois d'enquête pour parvenir à ce coup de filet. Dix mois d'infiltration de milliers d'échanges, d'analyse et de détection d'images pédos par une 'task force' montée à l'Ofmin", a déclaré ce commissaire en charge de l'enquête.
Des mis en cause âgés de 25 à 75 ans
Les interpellations ont eu lieu dans 42 départements, a minima pour détention, diffusion et consultation habituelle de contenus pédopornographiques concernant des enfants de "moins de dix ans". Autant de parquets sont concernés, car le dossier n'a pas été centralisé à ce stade. Le parquet de Paris précise à franceinfo qu'il a été saisi initialement en raison de sa compétence nationale pour la diffusion d'images en direct, mais s'est ensuite dessaisi. Parmi les mis en cause, âgés de 25 à 75 ans, figurent "un prêtre, un grand-père, un ambulancier, de bons pères de famille, un professeur de musique ou des célibataires", d'après Quentin Bevan, qui précise que ce sont tous des "profils à haut risque".
Le religieux interpellé est évêque depuis 2013 et prêtre depuis 2004. Il sera jugé vendredi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Strasbourg pour détention et diffusion d'images pédopornographiques depuis six ans, a appris franceinfo auprès de la procureure de Strasbourg. Il est placé d'ici là sous contrôle judiciaire. Ce religieux n'a pas d'antécédents judiciaires, selon la procureure de Strasbourg. Mais, selon elle, il n'y a aucun doute sur le fait que les personnes figurant sur les images étaient bien mineures.
"Des velléités de passages à l'acte réels ou fantasmés"
"Nous n'avons interpellé que des gens qui avaient soit des antécédents en matière d'atteintes sexuelles sur des mineurs, soit qui étaient pères de famille ou grand-pères, et qui évoquaient des velléités de passages à l'acte réels ou fantasmés sur les enfants de leur entourage", a détaillé Quentin Bevan, jeudi après-midi sur France Inter.
L'enquêteur cite notamment l'exemple d'un père de trois enfants, de 6 à 12 ans, qui "dit dans ses messages qu'il rêve d'avoir des rapports sexuels avec sa fille de 6 ans" et dont l'arrestation a été "priorisée" compte tenu de la menace exprimée. Il évoque également le cas de professeurs ou d'adultes au contact d'enfants. Ces hommes ne "se connaissaient pas dans la vie courante, mais se connaissaient à travers leurs échanges totalement dédiés à la pédocriminalité", souligne-t-il.
Telegram affirme avoir "toujours respecté les lois"
Depuis ces interpellations, Quentin Bevan explique que ces 55 hommes ont tous été déférés devant la justice. En garde à vue, l'enquêteur note une tendance générale des mis en cause à minimiser les faits, voire à les nier. Pour Quentin Bevan, "Telegram reste toujours la plateforme privilégiée des pédocriminels".
Dans une déclaration à l'AFP, Telegram a assuré avoir "toujours respecté les lois de l'Union européenne, y compris le Digital Services Act", et avoir "systématiquement répondu à toutes les demandes judiciaires contraignantes depuis des années". Dans une seconde déclaration, la messagerie chiffrée a affirmé "remplir et dépasser ses obligations légales en matière de lutte contre les contenus préjudiciables".
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