"On n'en peut plus, on vit l'enfer" : face au trafic de drogue, la mairie de Saint-Ouen tente de restructurer un quartier sensible
William Delannoy, maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et président du bailleur social Semiso, a décidé depuis un an et demi de ne plus reloger de locataires dans les tours Jules Vallès, dans le quartier des Boutes-en-Train.
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Depuis un an et demi, William Delannoy, le maire (UDI) de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis et président du bailleur social Semiso, ne remplace plus les locataires partants des deux tours Jules Vallès, dans le quartier des Boutes-en-Train.
Il souhaite vider les bâtiments pour restructurer le quartier "attaqué par le trafic" de drogue, explique l'élu à France Bleu Paris. "Dès que les gens me disent : 'Monsieur le maire, on n'en peut plus, on vit l'enfer.' Je les reloge ailleurs", déclare l'élu. En attendant, certains habitants se sentent abandonnés.
Je suis en train de vider deux tours au fur et à mesure, ce n'est pas pour que la préfecture me demande de reloger des gens dedans
William Delannoy
maire de Saint-Ouenà France Bleu Paris
Situé de l’autre côté du périphérique parisien, le parking de la cité des Boutes-en-Train est quadrillé par les guetteurs. "Ils fument et ils boivent dans les escaliers", témoigne, à France Bleu Paris, une habitante qui assure avoir "assisté à un trafic devant [s]es yeux". Résultat, les ascenseurs sont régulièrement vandalisés et les lieux se dégradent.
Les habitants vivent un calvaire et ils ne sont pas les seuls. Les entreprises d’entretien ne sont pas les bienvenues. "Le monsieur qui fait le ménage a été agressé deux fois", raconte une résidente à France Bleu. Une autre habitante explique avoir "peur pour ses enfants. Je ne peux pas envoyer mon enfant pour acheter une baguette".
Impossible d'aller ailleurs
La présence de cafards et les pannes de chauffage à répétition poussent les locataires à avoir des envies d'ailleurs. "Je ne peux pas rester ici. J'ai demandé à partir, mais il n'y a pas de réponse", confie cette habitante à France Bleu.
Pour d'autres, les craintes se portent sur leur capacité à se reloger. "Je n'ai pas l'occasion, ni les capacités financières d'aller vivre ailleurs. J'aime le quartier où je vis et j'aurais des regrets" à le quitter, indique un résident. En attendant, le calvaire continue. La préfecture de Seine-Saint-Denis, quant à elle, n'a pas donné suite aux demandes d'interview de France Bleu.
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