Cet article date de plus de douze ans.

Mariage pour tous : un sénateur s'en prend à "la couleur" d'une sénatrice

Un incident a éclaté jeudi au Sénat lors de l'examen du projet de loi sur le mariage des couples homosexuels.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 11/04/2013 20:45 Mis à jour le 11/04/2013 20:54

Temps de lecture : 2min

La sénatrice écologiste Esther Benbassa au Sénat le 11 avril 2013.  (PUBLIC SENAT) — La sénatrice écologiste Esther Benbassa au Sénat le 11 avril 2013. (PUBLIC SENAT)

"Nous n'avons pas la même couleur politique. D'ailleurs, d'autres couleurs non plus." Cette petite phrase a provoqué un incident de séance jeudi 11 avril au Sénat, lors de l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous, qui se déroule dans une ambiance tendue. Elle a été prononcée par le sénateur UMP Bruno Retailleau à l'adresse de la sénatrice écologiste Esther Benbassa.

Le président PS de la commission des Lois, Jean-Pierre Sueur, s'est aussitôt indigné de ces propos "graves". Dans un rappel au règlement, le président du groupe écologiste, Jean-Vincent Placé, a quant à lui réclamé des excuses.

"J'ai visé la différence de couleur vestimentaire"

Après une suspension de séance, Bruno Retailleau, ancien villiériste, a fait une mise au point : "Je voudrais dire solennellement, en m'adressant à ma collègue qui n'arrêtait pas de m'interrompre, que j'ai visé la différence de couleur politique et vestimentaire." Esther Benbassa, cheveux teints en rouge et veste jaune, possède trois nationalités, française, israélienne et turque. "S'il y a une ambiguïté, je la lève", a ajouté Bruno Retailleau en s'adressant à la sénatrice.

Peu après, les deux protagonistes se sont à nouveau affrontés, cette fois sur le plateau de Public Sénat. "J'aimerais qu'on arrête ce genre de propos. Je suis blanche et j'ai un accent, qui est ma négritude. Ni la religion, ni la couleur des gens ne devraient entrer en considération dans cet hémicycle qui est l'espace de la République", a lancé la sénatrice écologiste du Val-de-Marne. "Il ne faut pas jeter l'anathème sur les gens, prendre des propos et les déplacer pour leur donner un autre sens, ça, ce n'est pas acceptable", s'est défendu le sénateur UMP.