Mariage pour tous : l'épine (enfin) sortie du pied de François Hollande
Très en retrait lors des débats sur le mariage pour tous, le chef de l'Etat doit être soulagé de mettre un point final à cette séquence.
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Du débat sur le mariage pour tous, l'histoire retiendra quelques noms, dont Christiane Taubira et Frigide Barjot. François Hollande, lui, restera le président qui aura proposé et (sans doute) promulgué cet engagement... et c'est tout. Soucieux de ne pas perdre de plumes dans la bataille, le chef de l'Etat s'est contenté de quelques rares interventions sur le sujet. Mercredi 24 avril, il a tenté d'y apporter un point final. Francetv info revient sur son attitude de président discret, voire absent.
Le silence
"Qu'est-ce que je dois faire ?, demandait François Hollande, le 28 mars, interrogé sur le mariage pour tous sur France 2. Je suis un président qui veut à la fois tenir les engagements et, à la fois, qui a le souci de respecter et d'apaiser." Le chef de l'Etat a visiblement opté pour le laisser-faire, afin que sa promesse soit tenue sans mettre d'huile sur le feu. Rappelant à de nombreuses reprises sa priorité donnée à l'emploi, le chef de l'Etat s'est peu exprimé sur le mariage des homosexuels, qu'il n'a par exemple pas évoqué lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre. A tel point que sa position sur le sujet a parfois paru ambiguë.
La gaffe
Le 20 novembre, face aux maires réunis en congrès, François Hollande tente de calmer les opposants en évoquant à deux reprises "la liberté de conscience", selon laquelle des élus pourraient choisir de ne pas célébrer un mariage entre personnes de même sexe. Tollé dans les deux camps, qui y voient "une reculade" pour les uns, un "cafouillis" pour les autres. Le chef de l'Etat reconnaît le lendemain que son terme n'était pas "approprié", selon l'Inter-LGBT, mais le gouvernement doit malgré tout lever toute "ambiguïté".
Le recadrage
Lorsque les débats se concentrent autour des questions de procréation médicalement assistée et de gestation pour autrui, François Hollande adopte d'abord la stratégie de l'anguille, tenaillé entre ses propos de campagne et les hésitations des parlementaires. Finalement, il s'en remet au Parlement "souverain" et au comité national d'éthique, qui doit se prononcer sur le sujet. Objectif : recentrer le débat sur les seules questions du mariage et de l'adoption. "Je le redis ici, la PMA, la procréation médicalement assistée, pour des couples qui ne sont pas nécessairement homosexuels, ce n'est pas dans le texte", affirme-t-il, le 28 mars, sur France 2.
La main tendue
Face à des opposants qui affirment ne pas être écoutés, l'Elysée finit par leur accorder, le 25 janvier, un entretien avec François Hollande. Une façon de reconnaître l'ampleur du mécontentement, deux semaines après une manifestation jugée "consistante" par le chef de l'Etat. A la sortie de l'Elysée, Frigide Barjot dit sa certitude d'avoir "ébranlé" le président, mais celui-ci refuse tout référendum et maintient le cap. "Je respecte ces contradictions qui existent dans la société française, dit-il en mars, mais il y a un moment où il faut aussi accepter la légitimité du Parlement et du suffrage."
La condamnation
Le 18 avril, face aux débordements, François Hollande lance un appel au calme. Il dénonce des "actes homophobes" et "violents" et appelle à ce que les manifestations "se déroulent le plus pacifiquement possible". Plusieurs élus de l'opposition, dont Jean-Pierre Raffarin, avaient tenté de le rendre responsable de ces débordements.
Le clap de fin ?
Au lendemain de l'adoption du projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, le chef de l'Etat descend les marches de l'Elysée, mercredi 24 avril, pour saluer ce vote. Il dénonce de nouvelles "violences" et prononce surtout, une énième fois, le terme d'"apaisement", définissant son attitude lors du débat. Son engagement 31 enfin adopté par le Parlement, il appelle désormais à se rassembler sur "l'essentiel", selon lui : l'emploi et le redressement économique.
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