Mariage des homos : Hollande réservé sur un débat dans les écoles privées

"La laïcité, c'est un principe de la République" et "chacun doit y veiller". François Hollande a apporté samedi 5 janvier son soutien au ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, qui s'est inquiété vendredi d'une éventuelle introduction dans les écoles privées du débat sur le mariage homosexuel. Les syndicats enseignants du privé vont aussi dans son sens.

"La laïcité, c'est le respect des consciences", a déclaré le président de la République à la presse en marge d'un déplacement à Louviers, dans l'Eure. "Nous devons faire en sorte que toutes les sensibilités soient respectées, que toutes les religions puissent être pratiquées et en même temps, il y a une règle qui s'appelle la vie commune et il y a un principe qui s'appelle la neutralité de l'Etat et notamment dans les établissements d'enseignement sous contrat comme les établissements de service public", a-t-il insisté.

Wauquiez dénonce une "pensée unique"

Le secrétaire général de l'enseignement catholique a envoyé en décembre une lettre à ses chefs d'établissements, leur rappelant l'opposition de l'Eglise au projet de "mariage pour tous" et suggérant la tenue de débats à ce sujet. Le ministre de l'Education nationale a dit voir dans cette démarché une "faute" et annoncé vendredi aux recteurs l'envoi d'un courrier leur demandant "la plus grande vigilance" par rapport à ces établissements.

Les propos du ministre ont provoqué une polémique et des critiques de l'opposition de droite. L'ancien ministre UMP de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez évoque samedi dans Le Figaro "une grande manipulation politique qui cherche à faire culpabiliser les chrétiens et à faire croire que l'opposition au mariage homo et à l'adoption est le fait d'une minorité". Interrogé par France Télévisions, il redoute que Vincent Peillon veuille "interdire le débat".

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Les syndicats enseignants avec Peillon

Le syndicat majoritaire de l'enseignement privé Fep-CFDT a exprimé son soutien samedi à Vincent Peillon, estimant que la "virulence" de la réaction du ministre "nous convient" et adressant une pique à l'enseignement catholique qui "a toujours montré jusqu'ici que la politique éducative et sexuelle n'était pas sa tasse de thé". 

Un autre syndicat d'enseignants du privé, Spelc-fed, a lui renvoyé dos à dos le ministre de l'Education et le secrétaire de l'enseignement catholique. "Eric de Labarre a lancé un appel au débat (...), il n'impose rien à personne. Quant à Vincent Peillon, il rappelle que l'école n'est pas le lieu où lancer des débats de manière artificielle".

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