Marche des fiertés de Paris : un collectif LGBT dénonce la participation d'un groupe identitaire encadré par des policiers

Plus de 300 personnes signent une tribune dans "Le Monde" pour dénoncer la présence d'un groupuscule d'extrême droite nommé Eros dans la mobilisation prévue samedi 28 juin.

Article rédigé par franceinfo
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La Marche des fiertés à Paris, le 24 juin 2023. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / AFP)
La Marche des fiertés à Paris, le 24 juin 2023. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / AFP)

A trois jours de la Marche des fiertés à Paris, un collectif de militants LGBT+ et de personnalités dénonce la participation du groupe identitaire Eros, dans une tribune publiée dans Le Monde, mercredi 25 juin. Ce groupe, qui se définit comme une "association de lutte contre les dérives idéologiques LGBT", a été fondé par Yohan Pawer, ancien candidat du parti d'extrême droite d'Eric Zemmour, Reconquête. Le leader d'Eros a annoncé sur X qu'il serait "bien présent samedi pour dire merde à l'extrême gauche".

La "tentative d'un groupe identitaire français d'investir" la marche parisienne "s'inscrit dans une stratégie plus vaste de banalisation de l'extrême droite et de ses codes", estiment les signataires de la tribune, parmi lesquels le sénateur PCF Ian Brossat, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, l'artiste Bilal Hassani, l'autrice Virginie Despentes ou l'actrice Anna Mouglalis.

L'Etat accusé de "favoriser la présence des groupes identitaires"

Le meneur d'Eros a par ailleurs déclaré mi-juin dans une vidéo "être en contact avec l'un des conseillers de Bruno Retailleau" et assuré à ses abonnés sur X qu'il bénéficierait de la protection d'une "cinquantaine de CRS". Les 327 personnalités et organisations qui signent la tribune reprochent par conséquent à l'Etat de vouloir "peser sur la composition des cortèges, et délibérément favoriser la présence de groupes identitaires". Le collectif Problematik, à l'origine du texte, considère que la présence d'un groupuscule "masculiniste et homonationaliste" dans le cortège revient à "mettre en danger les participantes et participants de la Pride, à court et moyen terme".

Le groupe emmené par Yohan Pawer a pour habitude de mener des actions contre le mouvement LGBT. En mai dernier à Nice, le maire, Christian Estrosi, a signalé au procureur une vidéo du fondateur de l'association après qu'il a attaqué sur les réseaux sociaux un festival contre les discriminations LGBT qui incluait un espace dédié aux enfants.

Les auteurs de la tribune alertent au passage sur la dégradation des droits des personnes LGBT. "Partout dans le monde, les personnes LGBTQIA+ [lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers, intersexes, asexuels, etc.] sont la cible d’attaques menées par des gouvernements et mouvements d’extrême droite", écrivent-ils. Aux Etats-Unis, des dizaines de nouvelles lois visent à restreindre les droits des personnes trans, notamment. En Hongrie, le mouvement LGBT a été classé comme "extrémiste", et la Marche des fiertés a même été totalement interdite.

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