L'esclavage moderne à l'abri des regards
Depuis 2006, le 10 mai est la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en France. Plus de 160 ans après l'abolition officielle de l'esclavage, le 27 avril 1848, des cas d'esclavage sont pourtant régulièrement encore recensés en France. Cet esclavage moderne, aux formes diverses, est difficile à détecter et un calvaire pour les dizaines de personnes qui vivent dans la servitude.
Il y a douze ans jour pour
jour, le 10 mai 2001, le Parlement adoptait la loi Taubira "reconnaissant
la traite négrière transatlantique et l'esclavage ". Depuis 2006, cette
date du 10 mai a donc été choisie pour commémorer chaque année l'abolition de
l'esclavage. A cette occasion, de nombreuses commémorations auront lieu partout
en France ; François Hollande sera présent pour la cérémonie organisée au
jardin du Luxembourg.
Cinq affaires depuis le début d'année
Pourtant, même si
l'esclavage est aboli dans les faits depuis le 27 avril 1848, il n'a pas
totalement disparu en France. Pour le seul début d'année 2013, cinq procès ont
déjà eu lieu en France pour des faits d'esclavage moderne. Le 15 mars dernier
par exemple, un homme a été condamné par le tribunal d'Avignon à six mois de
prison pour avoir acheté 4.500 euros une jeune ivoirienne, qu'il employait
comme domestique.
L'esclavage revêt la plupart du
temps un caractère domestique, mais pas seulement. Il prend de nombreuses
formes. "Il y a aussi l'esclavage par rapport aux enfants qui sont
amenés à voler, ou à mendier ; ou encore tout ce qui est autour de l'esclavage
sexuel ", explique Geneviève Colas, coordinatrice du collectif
"Ensemble contre la traite des être humains". "Il n'est pas
admissible, en France, d'avoir ce genre de situations ", ajoute-t-elle.
Un phénomène à l'abri des regards
Le phénomène est très
difficile à identifier, car il se déroule la plupart du temps dans l'huis clos
des domiciles. Sylvie O'Dy, présidente du comité contre l'esclavage moderne,
explique qu'on "ne le décèle qu'en étant très proches. Ce sont des
voisins qui peuvent appeler le comité, ou parfois les urgentistes des hôpitaux,
car il arrive qu'elles soient très maltraitées et battues ".
Tina Okpara fait partie de
ces jeunes filles qui se sont échappées grâce à des voisins. De 2000 à 2005,
alors qu'elle avait entre 12 et 17 ans, elle a été l'esclave domestique de ses
parents adoptifs, l'ancien joueur de football Godwin Okpara et son épouse.
Cette jeune nigériane âgée de 25 ans a raconté son histoire dans un livre, Ma vie a un prix .
En France, 90 à 95% des
victimes d'esclavage domestique sont des femmes, parfois même des petites
filles.
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