Un commerce halal expulsé pour non-respect du bail "d'alimentation générale"
Le bailleur de ce local commercial reprochait à l'épicier de ne pas vendre d'alcool et de porc, alors que son bail précisait "alimentation générale".
Un commerce "d'alimentation générale" peut-il refuser de vendre de l'alcool et du porc ? Invité à se prononcer sur le cas d'une épicerie halal de Colombes (Hauts-de-Seine), le tribunal de grande instance de Nanterre a répondu par la négative, en demandant au commerce de quitter les lieux pour non-respect du bail de "commerce d'alimentation générale".
"Colombes habitat public", l'office HLM présidé par la maire Nicole Goueta (Les Républicains), avait décidé en novembre 2015, en tant que bailleur, d'attaquer en justice son locataire Anadolu Distribution, détenteur de l'enseigne Good Price, pour demander la rupture du bail. D'après l'office HLM, ce local commercial avait été loué pour "un commerce généraliste d'alimentation". Or, en ne vendant ni porc, ni alcool, la supérette ne respectait pas ce contrat, avait considéré le bailleur.
Une amende de 4 000 euros
Le tribunal de Nanterre lui a donné raison et estimé que la société Anadolu Distribution ne répondait pas "aux besoins de tous les habitants du quartier (...), la majorité des produits mis en vente étant des produits orientaux confessionnels". "Le local ne comporte pas de rayon de vente de vins et d'alcool", détaille le jugement et "la société locataire propose à la vente des tableaux de prières rédigés en langue arabe".
La société Anadolu Distribution avait fait apparaître, par constat d'huissier, la présence à la vente de produits non halal dans son magasin. Mais ce constat a été considéré comme "insuffisant à faire la preuve contraire des constats (...) établissant la vente majoritaire de produits halal ou exotiques et l'absence de vente de vins et boissons alcoolisées", selon le tribunal.
Dans un autre constat, Colombes habitat public avait fait relever la présence d'un "rayon de vaisselle de type oriental", d'un "rayon frais exclusivement garni de produits orientaux estampillés halal" ou encore "de tableaux décoratifs représentant des versets coraniques". Le tribunal a donc considéré que "la vente de produits destinés non pas à toute la clientèle mais à des acheteurs spécifiques (produits halal, produits orientaux) est restrictive et ne correspond pas à la notion d'alimentation générale". Outre l'expulsion, le tribunal a condamné la société Anadolu Distribution à payer 4 000 euros à l'office HLM pour frais de procédure.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter