Procès Faïd : la diffusion du visage d'un repenti va dissuader certains de coopérer avec la justice, estime Fabrice Rizzoli, spécialiste de la criminalité organisée
Fabrice Rizzoli, spécialiste de la criminalité organisée craint que la diffusion du visage d'un repenti comparaissant caché par un paravent au procès de Rédoine Faïd "dissuade certains de coopérer avec la justice". Le spécialiste alerte sur le système de protection des témoins, moins élaborée en France qu'en Italie ou aux Etats-Unis.
La diffusion ce jeudi du visage d'un accusé comparaissant caché au procès de l'évasion du braqueur Rédoine Faïd aux assises de Paris, est "une bourde qui va dissuader certaines de coopérer avec la justice", a regretté ce vendredi 6 octobre sur franceinfo Fabrice Rizzoli, spécialiste de la criminalité organisée, après l'annonce de l'ouverture prochaine d'une enquête par le parquet de Paris.
Cet accusé, comparaissant libre, a changé de vie et d'identité il y a quelques années, après avoir dénoncé dans un dossier de double assassinat une figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani, qui se trouve lui dans le box. Depuis le début du procès, Philippe (prénom modifié) comparaissait derrière un paravent de bois installé dans la salle d'audience.
Mais lors de son interrogatoire jeudi 6 octobre, l'image de cet homme à la barre a été diffusée pendant plusieurs minutes en gros plan. Après une suspension d'audience, la présidente avait annoncé qu'une photo avait été prise depuis le public, et diffusée sur les réseaux sociaux.
"Peut-être que cet homme est désormais en danger".
Fabrice Rizzoli, spécialiste du crime organiséefranceinfo
"C'est un incident extrêmement regrettable, qui pose la question de la capacité à rendre la justice dans des procès aussi complexes", a déclaré Fabrice Rizzoli. "Ce procès est entaché par la diffusion du visage de ce coopérateur de justice". Selon lui, "peut-être que cet homme est désormais en danger". "Tout va dépendre de comment le système de protection des témoins va continuer", estime-t-il, pointant un système de protection beaucoup moins approfondi en France que dans d'autres pays. "Ce n'est pas possible de protéger les coopérateurs de justice en France, contrairement à ce qu'il se passe en Italie, aux Pays Bas, aux Etats-Unis, au Canada".
"En Italie, c'est un instrument ultra efficace qui fracasse l'organisation de l'intérieur", pointant la coopération de "3 000 mafieux" désormais protégés. "On aurait bien besoin d'un tel dispositif en France mais on ne connaît pas le nombre exact de personnes concernées par le programme de protection des témoins".
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