Nouveaux éléments dans l'agression de la syndicaliste d'Areva
Retrouvée chez elle bâillonnée, cagoulée et ligotée à un fauteuil, Maureen Kearney, la syndicaliste d'Areva agressée le 17 décembre dernier, avait un "A" gravé au couteau sur son ventre par son agresseur. Les enquêteurs n'excluent aucune piste.
/2016/08/23/LAU10110970_1.jpg)
Nouvel élément ? Manipulation ? Il y a dix jours, Maureen Kearney, syndicaliste chez Areva était agressée à son domicile dans les Yvelines.
Un "A" gravé sur le ventre
Depuis ce 17 décembre dernier, la secrétaire CFDT du groupe européen d'Areva était restée constante dans ses déclarations, affirmant avoir été la victime d'un homme seul qui l'aurait ceinturée, cagoulée, ligotée à un fauteuil. Elle aurait aussi été victime d'un geste précis : son agresseur lui aurait gravé un "A " au couteau sur le ventre. Ces détails, connus de France Info, mais qui n'avaient pas été médiatisés auparavant, intriguent aujourd'hui les gendarmes de la section de recherches de Versailles, dans les Yvelines.
Règlement de comptes
Plusieurs incohérences entre les versions de la victime et les premiers éléments matériels de l'enquête soulèvent le doute mais aucune hypothèse n'est écartée par les gendarmes. Parmi les pistes envisagées, celle d'un règlement de compte lié aux activités syndicales de Maureen Kearney. La semaine dernière, Anne Lauvergeon, l'ancienne présidente du directoire d'Areva, a été entendue par les gendarmes de Versailles dans le cadre de cette affaire.
La piste de l'accord industriel
Jeudi, le quotidien Libération évoquait de son côté dans ses colonnes la possibilité que l'agression soit liée à l'accord de coopération tripartite signé en octobre 2012 entre l'électricien français EDF, Areva et son homologue chinois, China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC). Selon le quotidien, la syndicaliste exigeait une copie de l'accord et s'inquiétait notamment des risques de transferts technologiques trop généreux envers le partenaire chinois.
Une enquête a d'ailleurs été ouverte par l'Inspection générale des Finances sur les conditions dans lesquelles le PDG d'EDF, Henri Proglio, a signé cet accord, révélait mercredi Le Canard enchaîné .
EDF répond aux accusations
Selon le directeur de la production d'EDF, Hervé Machenaud, l'accord final entre EDF, CGNPC et Areva avait reçu fin septembre "l'accord explicite " du gouvernement. "D'abord, cet accord a été signé en marge d'une grande réunion du C8. C'est seulement à la suite du Comité de la politique nucléaire (CPN) de fin septembre que nous avons eu l'accord explicite du gouvernement ", indique le directeur de la production de l'électricien. Cet accord n'a été rendu public qu'en novembre, EDF et Areva ayant confirmé alors des informations de presse. Interrogé sur l'existence d'une enquête de l'Inspection générale des Finances, Hervé Machenaud répond qu'il n'a "aucun élément là-dessus ". L'enquête de l'IGF porterait sur les transferts de technologies accordés par EDF à la Chine dans le cadre d'un premier accord-cadre signé fin 2011 et qui n'associait pas Areva.
En avril, le Nouvel Observateur dévoilait des extraits du projet d'accord, en laissant entendre qu'Henri Proglio était prêt à livrer des secrets du parc nucléaire français aux Chinois, dans l'espoir de s'allier les seuls électriciens du monde qui continuent à construire des réacteurs.
"Les conditions de collaboration entre la France et la Chine sont transparentes "
"Les conditions de collaboration entre la France et la Chine sont transparentes ", déclare jeudi Hervé Machenaud, qui estime par ailleurs "infondées " les craintes de transferts de technologie. Le dirigeant d'EDF confirme toutefois qu'un premier accord entre EDF et CGNPC sur la construction de centrales nucléaires avait été finalisé fin 2011 mais qu'il avait été bloqué ensuite par le gouvernement, au motif qu'Areva n'y était pas associé. Prié de se prononcer sur les prochaines étapes de l'accord de fin 2012, Hervé Machenaud répond : "Montrer du doigt nos partenaires chinois ne crée pas un environnement psychologique favorable ".
Matignon annonce une mission pour faire le point
Matignon a indiqué jeudi qu'une mission lancée par
l'Etat pour faire le point sur les relations entre l'industrie nucléaire
française et les partenaires étrangers, y compris un accord avorté entre EDF et
le chinois CGNPC, entamera ses travaux en janvier. Son périmètre devrait faire l'objet
d'"échanges " entre Matignon, les ministres concernés et
l'Inspection Générale des Finances.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter