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Lot-et-Garonne : un lycée accusé de discrimination après avoir écarté un enseignant homosexuel piégé par un élève

Un assistant linguistique d'un lycée d'Agen a décidé de porter plainte contre l'établissement.

franceinfo

France Télévisions

Publié le 30/12/2016 11:14 Mis à jour le 30/12/2016 12:12

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Un bâtiment du lycée Jean-Baptiste-de-Baudre, en juillet 2016, à Agen (Lot-et-Garonne). (GOOGLE STREET VIEW / FRANCEINFO) — Un bâtiment du lycée Jean-Baptiste-de-Baudre, en juillet 2016, à Agen (Lot-et-Garonne). (GOOGLE STREET VIEW / FRANCEINFO)

"Ce qu'on lui a fait subir est scandaleux", s'indigne son avocate. Un ancien assistant de langue vivante du lycée Jean-Baptiste-de-Baudre, à Agen (Lot-et-Garonne), a décidé de porter plainte contre le proviseur de l'établissement, rapporte, mercredi 28 décembre, le site de Sud-Ouest (article abonnés). Il estime avoir été victime de discrimination en raison de son orientation sexuelle, après avoir été suspendu de son poste en mars 2015.

Les déboires de l'assistant équatorien ont débuté lorsque, ayant lié contact avec un inconnu sur un site de rencontres homosexuelles, il avait partagé des photos intimes de lui. L'inconnu s'est avéré être un de ses élèves de seconde, qui s'était empressé de faire circuler les clichés. Alertée, la direction du lycée avait interdit à l'assistant de revenir dans l'établissement et le rectorat de l'académie de Bordeaux l'avait officiellement suspendu.

Une décision validée par les juges

Saisi du dossier, le tribunal administratif de Bordeaux a validé, en novembre, la décision du lycée, considérant que la divulgation des photos "portait nécessairement atteinte à la sérénité des élèves et au bon déroulement des cours". Les juges ont estimé qu'il était alors urgent de "mettre fin au malaise suscité dans la communauté scolaire" et qu'il ne s'agissait pas de "discrimination". L'ancien assistant a fait appel de cette décision administrative. Il a décidé de porter plainte au pénal.

Citée par Sud-Ouest, l'avocate de l'Equatorien, Marie-Dolorès Prud'hommes, s'indigne de la "perfidie" des instances académiques, qui n'ont proposé aucun autre poste à l'assistant et n'ont entamé aucune procédure contre le lycéen. "Si cela avait été un hétéro, il n'y aurait pas eu ce remue-ménage", affirme au quotidien régional l'association LGBT Ecce Homo, qui soutient le plaignant.