"J'ai encore les traces rouges des injections de Botox", témoigne une patiente de deux sœurs jugées pour pratique illégale de la médecine
Interpellées en juillet à Valenciennes (Nord), les deux jeunes femmes de 22 et 25 ans sont notamment accusées de "pratique illégale de la médecine", "d’escroquerie" et de "mise en danger de la vie d’autrui".
À 32 ans, Julie n’avait jamais songé à faire des injections de Botox. Mais sur Instagram, des publicités la renvoient régulièrement vers le profil d’une soi-disant médecin aux milliers d’abonnés. En voyant les milliers d'abonnés, les publicités insistantes et les photos avantageuses, elle confie : "Je me suis dit qu'effectivement, il y a des bons résultats, le 'avant-après' est assez incroyable... Le tarif n'est pas donné, mais ça reste plus accessible que la chirurgie, alors pourquoi pas ?"
>> Botox : le danger des injections clandestines
Derrière ce compte Instagram, deux jeunes femmes, accusées de pratique illégale de la médecine, d'escroquerie et de mise en danger de la vie d'autrui. Ces sœurs âgées de 22 et 25 ans, interpellées en juillet dernier, sont jugées mercredi 13 septembre à Valenciennes, dans le Nord, mises en cause pour avoir injecté illégalement du botox et de l’acide hyaluronique sur au moins une trentaine de personnes.
"Mon visage est devenu un complexe"
Très vite, Julie obtient un rendez-vous près de chez elle, à Roubaix. La 1ere injection se déroule bien, mais à la seconde injection, les mauvaises surprises commencent. "J'ai la lèvre du haut qui est plus grosse que celle du bas et j'ai le côté gauche qui est un tout petit peu plus gonflé que le côté droit. Après, j'ai aussi encore les traces rouges des injections. Moi, je suis partie pour améliorer mon visage, et aujourd'hui, j'ai un complexe. Ce n'est pas possible", regrette-t-elle au micro de franceinfo.
Mais au-delà des conséquences esthétiques, Julie craint surtout pour sa santé. L'enquête a révélé que les produits utilisés étaient pour la plupart étrangers, périmés, avec un taux de bactérie jusqu’à 50 fois supérieures au seuil maximum autorisé. "On ne sait pas comment le produit peut réagir plus tard, si les seringues ont vraiment été changées entre les clients... On peut tout imaginer. Moi, je suis dans un flou total et c'est très compliqué. J'ai un suivi psychologique et je vois très régulièrement mon médecin traitant pour à chaque fois poser des nouvelles questions qui me traversent l'esprit", précise la trentenaire.
Des dizaines de comptes sur les réseaux sociaux
Parmi les 31 victimes identifiées, certaines ont d'ailleurs déjà subi des complications graves : infections, et même des cas de nécrose. Pourtant, ces cas d'injections illégales se multiplient. "Malheureusement, c'est extrêmement courant, constate Maître Laetitia Fayon, représentante du syndicat des chirurgiens esthétiques, partie civile dans cette affaire. On essaye de recenser comme on peut le maximum de comptes d'injectrices illégales, mais c'est impossible de toutes les recenser : quand vous signalez un compte, il peut être réouvert sous un autre pseudo. En tout cas, nous, aujourd'hui, on a plus d'une vingtaine de plaintes en cours".
Des plaintes qui n’empêchent pas les escrocs de prospérer. Lors des perquisitions, les gendarmes ont retrouvé chez les deux sœurs plus de 14 000 euros en liquide, deux voitures haut de gamme et plusieurs objets de luxe, pour des bénéfices estimés au total à plus de 120 000 euros.
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