Harcèlement moral chez France Telecom : le parquet demande le procès de trois ex-dirigeants
Le groupe et son ex-PDG Didier Lombard sont visés par les réquisitions révélées ce jeudi pour des faits présumés de harcèlement moral avant une vague de suicides dans l'entreprise en 2008 et 2009.
Le parquet de Paris demande le renvoi en correctionnelle pour harcèlement moral de l'entreprise Orange, qui s'appelait France Télécom à l'époque des faits, dès 2007. Trois anciens dirigeants du groupe sont aussi visés par les réquisitions. Il s'agit de de l'ex-PDG Didier Lombard, Pierre-Louis Wenès, numéro 2, et de l'ancien DRH Olivier Barberot, selon les informations révélées vendredi par France Inter.
Vers un procès des suicides à France Telecom-Orange -> https://t.co/jIrxQ2XoU7 cc @saraghibaudo pic.twitter.com/jVGzUCj4zD
— France Inter (@franceinter) July 7, 2016
Le ministère public estime que France Télécom a choisi de dégrader les conditions de travail pour pousser les salariés les plus anciens à quitter l'entreprise en 2007, alors que le groupe est à un tournant industriel.
"En 2007, je ferai les départs d'une façon ou d'une autre, par la fenêtre ou par la porte" avait déclaré en octobre 2006, Didier Lombard, alors président l'entreprise. A cette date, le groupe n'a pas encore été frappé par une série de suicides. Le contexte économique est à la rude concurrence, le marché du mobile et l'utilisation d'internet explosent. L'entreprise devait s'adapter justifie ses dirigeants. Sans doute, répond en substance le procureur de Paris, mais dans le cadre du droit du Travail. Pour le ministère public, France Telecom s'attaque alors aux conditions de travail. Les employés déstabilisés avaient le statut de fonctionnaire, il était impossible de les licencier, d'où des intimidations, des mutations forcées, des mises au placard.
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35 salariés s'étaient suicidés en 2008 et 2009
Si les juges d'instruction suivent les réquisitions, le procès devrait se tenir d'ici un un an ou deux. Quatre autres cadres, en plus des trois noms avancés ce jeudi, pourraient être jugés en correctionnelle pour complicité. Le procureur souligne, selon France Inter, que de nombreuses victimes pourraient demander des indemnisations.
Le harcèlement moral était passible, à l'époque des faits, d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. Les peines ont été doublées depuis.
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