De retour de Syrie, deux beaux-frères vont attendre leur procès, libres
Vendredi soir, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé la libération sous contrôle judiciaire de deux hommes qui avaient passé trois semaines en Syrie. Une première depuis les attentats.
Les deux jeunes pères de famille, deux beaux-frères âgés de 26 et 27 ans, étaient sortis des prisons de Meaux et de Fleury-Mérogis samedi dernier. Depuis quatre mois, ils y étaient en détention provisoire en attendant leur procès. Leur sortie avait été ordonnée la semaine dernière par un juge des libertés et de la détention. Mais le parquet avait immédiatement fait appel de cette libération et souhaitait que les deux jeunes hommes soient de nouveau incarcérés.
Vendredi soir, les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris en ont décidé autrement. Habitués des affaires de terrorisme islamiste, ils ont estimé que les deux jeunes pères qu'ils avaient face à eux n'étaient pas de dangereux terroristes. Ils ont jugé que ces deux hommes pouvaient bel et bien rester sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement devant un tribunal correctionnel.
Les juges se sont basés sur le fait que ces deux jeunes Savoyards, qui ont passé au total trois semaines en Syrie avec femmes et enfants, s'étaient réinsérés dans la société depuis leur retour, en mars 2014. "Parfaitement réinsérés ", assurent leurs avocats, avec des emplois de maçon pour l'un et de chauffeur de bus pour l'autre, jusqu'à ce que huit mois après leur retour, la DGSI ne vienne les interpeller, en novembre dernier, à Albertville.
"Tous les djihadistes ne doivent pas être mis dans le même panier" (avocat)
Mais en huit mois, rien dans le dossier n'a prouvé leur volonté de repartir ou de commettre des actes répréhensibles, martèlent leurs défenseurs, Maîtres Xavier Nogueras et Florian Lastelle. Selon eux, leurs clients s'étaient rendus en Syrie en février dernier uniquement pour vivre leur religion, l'islam, mais ils n'auraient eu aucune volonté de combattre et lorsqu'ils se sont retrouvés face aux camps de Daech, ils auraient aussitôt compris leur erreur et auraient immédiatement cherché à fuir.
Au bout de trois semaines en Syrie, ils sont bien rentrés de plein gré en France, sans être immédiatement interpellés par les policiers du renseignement. Et ces deux jeunes hommes à la petite barbe fine sont vraiment réinsérables, "ils ont présenté des promesses d'embauche ", disent leurs avocats. Pour Xavier Nogueras, les laisser libres sous contrôle judiciaire est le "signe que les lignes bougent ". "Tous les djihadistes ne doivent pas être mis dans le même panier ", dit-il, comme le pense aussi le juge antiterroriste Marc Trévidic.
Beaucoup estiment que tous ne doivent pas forcément attendre leur procès en prison, où l'on connaît les risques de radicalisation. Lorsqu'ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel au moment de leur procès, ces deux jeunes Savoyards encourront néanmoins une peine de dix ans de prison pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Leurs femmes, elles, ne sont pour l'instant pas poursuivies par la justice.
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