Bébés échangés à Cannes : comment chiffrer le préjudice?
Le tribunal de Grasse a examiné mardi l’affaire des bébés échangés dans une maternité de Cannes, il y a 20 ans. Les deux familles ont réclamé un dédommagement total de 12 millions d’euros lors d’une audience à huis clos.
Mardi, devant la justice à Grasse, les familles des deux bébés échangés dans une maternité de Cannes en 1994 ont réclamé 3 millions d'euros pour chaque enfant, auxquels s'ajoutent 1, 5 million pour trois parents ainsi que 750.000 euros pour les frères et soeurs, plus 100.000 euros de préjudice matériel.
Pas de jurisprudence
Comment chiffrer le préjudice subi par les deux familles qui sont sorties de la maternité de Cannes en 1994 avec un bébé qui n’était pas le leur ? Le tribunal de grande instance de Grasse a écouté mardi, dans la discrétion du huis-clos, l’évaluation des parents. Le préjudice total a été porté par les familles à 12 millions d’euros, mais selon Me Gilbert Collard, l’avocat de Sophie Serrano et de sa fille de cœur Manon puisque ce n’est pas son enfant biologique, le montant est "inchiffrable" .
"Nous sommes obligés de donner un montant devant la juridiction. Nous avons présenté des sommes importantes, que nous n’aurons pas, mais c’est à la hauteur de l’indignation."
Selon l'avocate de la clinique de Cannes, Me Sophie Chas, il est difficile de comparer avec d'autres affaires, tellement les exemples sont rares en France. Elle évoque seulement le cas datant de 50 ans qui a inspiré à Etienne Chatilliez le film La vie est un longue fleuve tranquille .
"L'erreur enfin reconnue"
Sophie Serrano, la mère de Manon, s’est montrée bouleversée par l’audience. En 1994, elle avait pourtant exprimé des doutes sur l’enfant qu’une auxiliaire puéricultrice lui présentait comme son bébé. Manon avait dix ans quand l’erreur impensable a enfin été reconnue. Sa mère ne souhaite ce parcours "à personne ".
"On a le sentiment qu’au bout de dix ans, on s’occupe enfin de nous, de notre histoire. C’est peut être arrivé à d’autres personnes qui ne le savent pas".
La seconde famille touchée par cette inversion d’enfants était présente au tribunal mardi, mais elle souhaite rester anonyme. Les deux groupes d’ailleurs, bien que liés par les deux jeunes filles de 20 ans, n’ont pas d’échanges et ces familles ne se fréquentent pas. Elles se reverront sans doute le 10 février prochain, date à laquelle le tribunal de Grasse doit rendre son jugement.
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