Loi réhabilitant les femmes condamnées pour avortement : le témoignage de Guilaine Enoc, ancienne "faiseuse d'anges"

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Article rédigé par France 2 - A. Girault-Carlier, L. Legendre, T. Souman, C. La Rocca, E. Bonneval, J. Durand
France Télévisions

La loi Veil, votée il y a 50 ans, avait permis de sortir de l'illégalité les femmes qui avaient avorté et celles qui les avaient aidées. Une nouvelle loi votée dans l'après-midi du jeudi 20 mars au Sénat doit permettre de reconnaître les souffrances de ces femmes. France Télévisions a recueilli le témoignage de l'une d'elles.

Guilaine Enoc était ce que certains appellent "une faiseuse d'anges". En 1973, elle pratiquait l'avortement illégalement, deux ans avant que l'IG soit autorisé. Aujourd'hui âgée de 77 ans, elle était à l'époque une jeune militante de 25 ans, caissière dans un supermarché. Elle fait alors partie d'un collectif de femmes, qui se réunit chaque semaine pour faire ce que la loi interdit. "En principe, de quatre à six par semaine, en plusieurs équipes", se souvient-elle. 

"Je préférerais qu'on crée un peu plus de centres d'IVG"

"On faisait ça parce qu'on y croyait fortement, et qu'on voulait que la loi change", dit-elle. Elle a mené fièrement sa bataille, qui l'a menée devant la justice. Elle a été jugée avec cinq autres femmes pour tentative d'avortement sur une mineure de 17 ans. Le procès, retentissant, a marqué l'opinion. Ce jour de mars 1977, le groupe de femmes condamnées, dont Guilaine, avait été acclamé à la sortie du tribunal. 

Aujourd'hui, la proposition de loi vise à réhabiliter les femmes qui ont avorté et ceux qui les ont aidées est à ses yeux symbolique, mais insuffisante. "Je préférerais qu'on crée un peu plus de centres d'IVG et que les femmes ne continuent pas à être culpabilisées à outrance", dit-elle.  

Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus 

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