Le Sénat favorable à l'inscription de l'IVG dans la Constitution : "Pour nous, c'est une date historique", se réjouit la présidente du Planning familial
Le Sénat a voté mercredi soir pour l'inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. La présidente du Planning familial, Sarah Durocher, salue la victoire d'un "combat partisan" et réclame une campagne nationale sur l'avortement.
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"Pour nous, c'est une date historique", a déclaré jeudi 2 février sur franceinfo Sarah Durocher, présidente du Planning familial après le vote mercredi du Sénat (à majorité de droite) en faveur de l'inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l'IVG. Une formulation qui abandonne la notion de "droit" chère à la gauche, mais permet à la navette parlementaire de se poursuivre. Sarah Durocher s'est dite opposée à la mise en place d'un référendum sur cette question. Elle souhaite que le gouvernement "prenne ses responsabilités" et qu'Emmanuel Macron "ait une parole forte là-dessus et puisse faire un projet de loi". Autre demande : la mise en place "d'une campagne nationale" pour mieux informer sur l'avortement.
franceinfo : Ce vote du Sénat est-il historique pour vous ?
Sarah Durocher : Oui, tout à fait c'est historique parce que nous avons les deux chambres qui ont voté favorablement sur le principe de rentrer l'avortement dans la Constitution. Pour nous, c'est une date historique. Le travail a été intense, la mobilisation de la société civile a été intense et aujourd'hui on a envie de se dire que c'est aussi grâce à ça et grâce à un combat partisan.
Selon vous, s'il y avait un référendum c'est le "oui" qui l'emporterait ?
Aujourd'hui, il y a 86% des Français qui sont d'accord, il y a une pétition qui tourne avec plus de 170 000 signatures. Nous, on se questionne sur le référendum, je ne sais pas si c'est nécessaire de le convoquer. On sait aussi que lors d'un référendum, les anti-avortement vont pouvoir se mobiliser, il va y avoir des propos qui vont être plus que détestables et on n'a pas forcément envie de le vivre. Donc, aujourd'hui ce qu'on demande, c'est que le gouvernement prenne ses responsabilités, que le président de la République ait une parole forte là-dessus et puisse faire un projet de loi et éviter un référendum.
Est-ce qu'aujourd'hui l'accès à l'IVG est menacé en France ?
Oui. Il y a eu des batailles gagnées par les anti-choix, ça veut dire qu'aujourd'hui on a une montée des extrêmes au sein même de l'Assemblée nationale et on sait très bien que ces politiques-là remettent en cause le droit à l'avortement, le droit des femmes et le droit des personnes LGBT. Il est plus qu'important de le protéger.
"L'avortement est toujours menacé et sera toujours menacé de toute façon."
Sarah Durocherà franceinfo
Les femmes qui souhaitent mettre fin à leur grossesse se heurtent-elles toujours à des obstacles ?
Oui tout à fait. Sur la question de l'offre par exemple, on voit plusieurs fermetures de maternités de proximité. Il faut savoir que dès qu'on ferme une maternité, on ferme un CIVG (un centre d'interruption volontaire de grossesse). On reçoit beaucoup de femmes au Planning qui ont un parcours de l'avortement et on voit que ce parcours n'est pas si simple, qu'il peut y avoir des propos très culpabilisants (de la part de certains professionnels, de l'entourage...) et qu'encore une fois, l'avortement est quelque chose à part. Nous, on a envie que l'avortement fasse partie du parcours de la santé des femmes. Les femmes prennent encore très peu la parole sur ce sujet et on voit encore la difficulté de prendre la parole publiquement sur les questions d'avortement, il y a toujours des tabous et il y a très peu d'informations sur ces questions. Les femmes qui viennent nous voir n'ont aucune connaissance du droit ou encore du parcours. On demande donc une campagne nationale pour que les personnes n'aient pas de la désinformation parce que les mouvements anti-choix se mobilisent là-dessus.
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