"Submersion" migratoire : le maire de Mamoudzou à Mayotte "très heureux d'entendre que le Premier ministre ait décidé de faire preuve de courage"

Ambdilwahedou Soumaila dénonce la "posture" des socialistes qui ont suspendu les négociations avec le gouvernement sur le budget en raison des propos tenus par le Premier ministre et les accuse de "fermer les yeux sur la réalité des Mahorais".

Article rédigé par franceinfo
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Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou à Mayotte, le 25 janvier 2025. (MARINE GACHET / AFP)
Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou à Mayotte, le 25 janvier 2025. (MARINE GACHET / AFP)

"Nous sommes très heureux d'entendre que le Premier ministre ait décidé de faire preuve de courage", salue mercredi 29 janvier sur franceinfo Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou à Mayotte, alors que François Bayrou a choqué la gauche en utilisant l'expression "submersion migratoire" à l’Assemblée nationale mardi. Pour se justifier, François Bayrou dit évoquer la situation à Mayotte.

"Nous remercions le Premier ministre d'avoir pris son courage à deux mains pour dire que oui, à Mayotte, on est submergé par l'immigration illégale", poursuit le maire de Mayotte.

"Aucun parlementaire dans sa circonscription, aucun élu dans son département, aucun maire dans sa commune à l'extérieur de Mayotte n'accepterait ne serait ce que le tiers de ce que nous vivons ici. "

Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou

à franceinfo

Mais chez les socialistes, cela ne passe pas. Ils ont décidé d'annuler une réunion avec le gouvernement sur le budget. Ambdilwahedou Soumaila pointe "ceux qui n'ont pas de courage, qui veulent fermer les yeux sur la réalité des Mahorais. Nous sommes ici envahis par l'immigration illégale", insiste-t-il. "Quand demain, on leur dira, mais prenez-les chez vous, ils diront ‘mais non, on ne veut pas les prendre’. Ce sont juste des postures. Cela n'a rien à voir avec du courage", dénonce-t-il.

Ambdilwahedou Soumaila lance un avertissement : "Il ne faut pas penser que ce que nous subissons à Mayotte va rester à Mayotte. Ça ne fait que commencer. Ça va arriver en France, ça va arriver en Europe. Si nous ne prenons pas la mesure tout de suite, dans quelques années, ce que nous vivons sur le territoire depuis 15-20 ans, ça viendra de toute façon dans les autres départements de France. Si les décisions courageuses ne sont pas prises tout de suite et maintenant".

La suppression pure et simple du droit du sol

François Bayrou souhaite réformer le droit du sol. Le texte est examiné mercredi en commission des lois à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre entend durcir les critères pour bénéficier du droit du sol à Mayotte. Selon le maire de l'archipel, les élus de Mayotte demandent "qu'on supprime tout bonnement le droit du sol" à Mayotte et en Guyane. "Nous demandons à ce qu'on aille encore plus loin" qu’une réforme du droit du sol "compte tenu encore une fois de notre contexte" à Mayotte.

Dans un rapport de la délégation sénatoriale aux outre-mer, le sénateur Républicain Philippe Bas propose de mettre en place un rideau de fer pour protéger la frontière avec des radars rénovés, des drones, des bases nautiques. "C’est ce que les élus de tout bord sur le territoire, la société civile, l'ensemble des collectifs ont demandé, que notre territoire, les frontières de Mayotte, de la France, de l'Océan Indien, puissent être protégées".

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