Plus de 3 200 jeunes étrangers sont "isolés" et "en errance" en France, d'après les associations de défense des exilés, dont Utopia 56

Les associations en appellent "au gouvernement et aux départements pour une action immédiate. Il est urgent de protéger ces jeunes en renforçant la présomption de minorité", selon elles.

Article rédigé par franceinfo
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Un mineur isolé devant des tentes installées par des associations d'aide aux migrants, le 30 juin 2020 à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
Un mineur isolé devant des tentes installées par des associations d'aide aux migrants, le 30 juin 2020 à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

"Au moins 3 273 jeunes étrangers isolés, présumés mineurs au regard du droit international, vivent en errance en France hexagonale", d'après une étude parue jeudi 25 septembre, menée auprès des associations par la Coordination nationale jeunes exilés en danger (CNJED), dont fait partie notamment Utopia 56.

Cette étude vise à recenser "le nombre de mineurs isolés étrangers engagés dans une procédure pour faire reconnaître leur minorité auprès de la justice". Parmi ces 3 273 jeunes, les associations décomptent 2 918 garçons (89,15%) et 355 filles (10,85%), dont la part a presque doublé en un an, d'après la CNJED, qui souligne "une évolution particulièrement préoccupante au regard des risques accrus auxquels elles sont exposées".

Des jeunes souvent exclus de la protection de l'Aide sociale à l'enfance

Les associations alertent sur les conditions de vie de ces jeunes en attente d'un passage devant un juge des enfants ou la cour d'appel. D'après l'étude, "1 087 vivent à la rue, 939 sont hébergés temporairement par la société civile, 170 sont dans des dispositifs d’urgence pour adultes de type '115', et 989 dans des dispositifs d’urgence dédiés aux mineurs non-accompagnés (MNA), mais majoritairement en dehors du champ de la protection de l’enfance."

La CNJED en appelle "au gouvernement et aux départements pour une action immédiate. Il est urgent de protéger ces jeunes en renforçant la présomption de minorité : la saisine du juge des enfants doit devenir suspensive de la décision du département refusant la prise en charge d’un jeune afin que celui-ci puisse être protégé au titre de la protection de l’enfance", plaident les associations. Une fois sur le sol européen, beaucoup de jeunes exilés ne parviennent pas à prouver leur âge, ce qui les exclut de la protection de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).


Méthodologie :

Les données ont été recueillies dans 79 départements auprès d'une centaine d'associations, via un questionnaire déclaratif et des entretiens téléphoniques le 18 juin 2025.

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