Victime d'insultes et menaces homophobes, une directrice d'école met fin à ses jours

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Article rédigé par franceinfo - M. Guyard, J. Raynal - Édité par l'agence 6Médias
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Dans le Cantal, une directrice d'école a été retrouvée morte chez elle, lundi 1er septembre. L'hypothèse du suicide est privilégiée puisque la femme de 42 ans faisait l'objet, depuis deux ans, de menaces et d'insultes homophobes, dont un corbeau qui envoyait régulièrement des courriers.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

L'émotion est grande à Moussages (Cantal), au lendemain du suicide de la directrice de l'école primaire de ce petit village, le jour de la rentrée. "On espérait avoir fait au mieux. Peut-être n'avons-nous pas fait assez, peut-être avons-nous été maladroits, mais on a fait comme on a pu pour apporter notre soutien et nous sommes vraiment très tristes. C'est ce qu'il faut ressortir aujourd'hui sans faire de polémiques", déplore Julien Audinet, représentant de l'association de parents d'élèves de Moussages.

Carole Grandjean était la cible d'inscriptions homophobes depuis 2023, dans l'enceinte même de la petite école. Le 28 août dernier, elle avait posté un dernier message dans un groupe Facebook où elle donnait régulièrement de ses nouvelles. "Dans un texte d'une dizaine à une quinzaine de lignes, elle racontait un petit peu où elle en était, et surtout elle terminait par des mots prémonitoires : ' Lundi 1er septembre, ce sera plus difficile pour moi que pour vous', On a compris pourquoi", témoigne Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs et directrices d'école. 

Un manque de soutien des institutions 

 
Juste avant de mettre fin à ses jours, l'enseignante avait contacté la plateforme nationale de prévention du suicide. Alertés, les gendarmes ont retrouvé son corps au pied d'une falaise. Malgré cinq plaintes et une enquête ouverte en 2024, les inscriptions ou messages anonymes n'ont pas cessé, le ou les auteurs jamais retrouvés. Caroline Grandjean s'estimait peu soutenue par les institutions. Elle avait refusé de changer de poste, comme l'Éducation nationale le lui avait proposé.

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