Violences intrafamiliales non conjugales : 82 800 victimes enregistrées en 2023, en hausse de 14% par rapport à l'année précédente

La majorité des victimes sont des femmes et plus des trois-quarts étaient mineures au moment des faits.

Article rédigé par franceinfo
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Recueil d'une plainte en commissariat (photo d'illustration). (R?MI DUGNE / MAXPPP)
Recueil d'une plainte en commissariat (photo d'illustration). (R?MI DUGNE / MAXPPP)

Les services de police et de gendarmerie ont enregistré 82 800 victimes de violences intrafamiliales non conjugales en 2023, rapporte vendredi 17 janvier le SSMSI, le service statistique en charge de la sécurité intérieure. Dans le détail, 63 700 personnes ont été victimes de violences physiques et 19 100 de violences sexuelles.

Ce nombre de 82 800 victimes est en hausse de 14% sur un an : +15% pour les violences physiques et +8% pour les violences sexuelles "dans un contexte restant marqué par la libération de la parole et l'amélioration de l'accueil des victimes par les services".

Les victimes de violences intrafamiliales non conjugales enregistrées par les services de sécurité sont majoritairement des femmes (80% pour les violences sexuelles et 52% pour les violences physiques) et 79% d'entre elles étaient mineures au moment des faits (96% pour les violences sexuelles et 75% pour les violences physiques). La moitié des victimes dénoncent des faits antérieurs à l’année de l’enregistrement par les forces de sécurité.

75% des mis en cause sont des hommes, et 90% sont majeurs

Selon le SSMIS, la moitié des victimes de violences intrafamiliales non conjugales physiques enregistrées en 2023 a entre 5 et 14 ans, se répartissant à parts égales entre filles et garçons. Les auteurs de ces violences intrafamiliales non conjugales physiques enregistrées sont le plus souvent les parents (pour 64% des victimes), en particulier chez les moins de 15 ans pour lesquels cette part atteint 82%. Quand la victime est âgée de 45 ans ou plus, les auteurs sont le plus souvent les descendants (88% des victimes). Les frères et sœurs sont rarement à l’origine des violences intrafamiliales physiques (6% des cas), sauf pour les victimes âgées de 25 à 44 ans où ils représentent un quart des auteurs. Quant aux violences, il s'agit majoritairement de violences sans ITT, incapacité totale de travail, (70%).

En ce qui concerne les violences sexuelles intrafamiliales sur mineurs, dans l'ensemble, en 2023, il s'agit majoritairement de violences sexuelles physiques (89%). Il s'agit le plus fréquemment d'agressions ou d'atteintes sexuelles (53%), puis de viols ou tentatives de viol (33%). Les autres violences sexuelles intrafamiliales sur mineurs étant des violences sexuelles non physiques dont le harcèlement sexuel, ou encore l'exploitation sexuelle, dont la corruption de mineur, par exemple. Plus de la moitié des violences sexuelles intrafamiliales sont commises par les parents ou les beaux-parents (36% des victimes de violences sexuelles ont déclaré qu’un de leurs parents au moins était l’auteur, 27% leur beau-père ou leur belle-mère).

Selon l’enquête "Vécu et Ressenti en matière de Sécurité" (VRS), en moyenne sur 2021 et 2022, neuf personnes sur 10 000 déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un membre de la famille autre que le conjoint ou l’ex-conjoint. 60 800 personnes ont été mises en cause pour violences intrafamiliales non conjugales : 47 900 pour des violences physiques et 12 900 pour des violences sexuelles. 75% des mis en cause sont des hommes et 90% sont majeurs.

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