Deux ans de prison pour le viol d’une fillette au Maroc : "Ce n’est pas possible !", s’indignent des associations qui jugent les peines prononcées trop faibles
Trois hommes accusés de viols à répétition sur une fillette de 11 ans ont été condamnés à des peines allant de 18 mois à deux ans de prison ferme. Ces condamnations provoquent la colère de nombreuses associations de défense des droits des femmes qui réclament la révision du jugement.
L'affaire défraie la chronique au Maroc. Trois hommes ont été condamnés pour des viols en réunion d'une petite fille de 11 ans à un maximum de deux ans de prison ferme. Et il y a beaucoup de colère mercredi 5 avril dans les yeux de celles qui demandent à corps et à cris " Où est l'égalité ?" devant le Palais de justice de Rabat.
L'histoire de cette enfant de 11 ans, issue d'un petit village à mi-chemin entre Rabat et Meknès, a fait le tour du pays. Elle a été violée pendant des semaines en secret par trois voisins. Son calvaire n'a pris fin que lorsque ses agresseurs se sont aperçus qu'elle était… enceinte. C'était il y a deux ans.
"On a cru en notre justice !"
À l'issue d'une plainte déposée par la famille, le procès s’est tenu le 20 mars devant la chambre criminelle mais la condamnation sidère l'association qui a pris en charge la petite fille. L'un des accusés est condamné à deux ans de prison ferme, les deux autres à 18 mois. Les trois hommes âgés de 25, 32 et 37 ans, écopent également de l'obligation de verser des dommages et intérêts d'un montant total de… 4 500 euros.
"On ne s’attendait pas à deux ans de prison ferme. Ce n’est pas possible !, s’indigne Amina Khalid, secrétaire générale de l'Institut national de solidarité avec les femmes (INSAF). On a cru en notre justice !" L'association choisit alors de médiatiser l'affaire et organise un sit-in avec plusieurs autres associations de défense des droits des femmes mercredi 5 avril devant le palais de justice de Rabat. Elles réclament la révision du jugement. "Ce drame est odieux", réagit Soukaina, une militante de l'Union de l'action féministe marocaine qui a répondu à l'appel. Tout le monde le sait !"
"Il n’est pas permis que ce jugement soit en-deçà de ce que prévoit le code pénal actuel."
Soukaina, militante de l'Union de l'action féministe marocaineà franceinfo
Le code pénal marocain prévoit en effet des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison en cas de viol sur mineurs, mais ici, beaucoup réclament une refonte du texte, afin de garantir des peines planchers aux agresseurs d'enfants. Un procès en appel doit se tenir mais il est reporté au 13 avril à la demande du procureur général pour entendre un témoin supplémentaire.
Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi s'est dit "choqué" par le jugement, s’attirant le courroux de l'association professionnelle des magistrats marocains qui a jugé que les commentaires du ministre, portaient "une atteinte grave à l'indépendance de la magistrature".
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