"On coupe les rosiers et le gazon" : qui sont ces maires de communes sans administrés ?
Dans ces communes inhabitées et détruites lors de la Première Guerre mondiale, les maires sont désignés par le préfet.
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À Cumières-Le-Mort-Homme, dans la Meuse, les seuls habitants sont des hérons perchés sur les hautes cimes. Dans ce village, il n’y a pas même une ruine, les bombardements de la Première Guerre mondiale n'ont rien laissé. Seule une chapelle a été reconstruite. "Elle était à peu près au centre", indique Jean Lavigne, président de la commission municipale, autrement dit le maire, depuis 1988.
À deux semaines des élections municipales, certaines communes sont sans candidats tandis que d'autres sont sans habitants mais avec un maire. C'est le cas de Cumières-Le-Mort-Homme mais aiussi de cinq autres villages autour de Verdun. Ils ont été totalement détruits lors de la Grande Guerre et jamais reconstruits.
Des maires désignés par le préfet
"C’était le village traditionnel meusien avec 85 maisons", décrit le maire de Cumières-Le-Mort-Homme. C'est dans une de ces maisons que vivait son grand-père, ex-maire lui aussi de ce village fantôme. "Je dis souvent 'maires' avec 'm' minuscule mais avec un 's' énorme, parce que c’est très symbolique", explique Jean Lavigne.
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Son principal rôle est d’organiser une commémoration annuelle et l'entretien des lieux : "On coupe les rosiers et le gazon, explique-t-il. D’autres part, on se bagarre un petit peu pour avoir de l’argent. Avec l’humidité, le monument aux morts aurait besoin d’un coup de Karcher par exemple."
On essaye de faire en sorte que ça ne meurt pas une deuxième fois
Jean Lavigne, maire de Cumières-Le-Mort-Hommeà franceinfo
Mais à 78 ans, Jean Lavigne va passer la main. "Je n’aime pas la gérontocratie", affirme-t-il. Après les élections municipales, ce sera au préfet de lui choisir un successeur, sur proposition du conseil départemental, avec un rôle clé pour Yves Peltier, le conseiller du canton : "Ça fait 41 ans que je suis conseiller général, et toutes mes propositions ont été ratifiées. Celui qui partait avec mon appui était assuré d’être nommé en dernier par monsieur le préfet."
Des postes très prisés
Et généralement, dans les six villages sans habitants de la Meuse, les prétendants ne manquent pas. "Certains recherchent une certaine notoriété au travers de cette fonction, affirme Yves Peltier, il y a toujours des candidats plus qu’il n’en faut parce qu’il n’y a pas d’élection et qu’ils ont l’écharpe. Il y en a même, je suppose, qui doivent dormir avec."
"Une fois, il y avait 22 candidats", indique Yves Peltier. Le plus généralement ce sont des passionnés d'histoire ou des anciens militaires mais aussi des élus battus dans une commune voisine. C'est le cas par exemple d'Alain Louppe : "Aimant cette chose publique, quand je n’ai pas été reconduit il y a six ans dans mon village, je voulais rebondir, affirme l’ancien maire de Maucourt-sur-Orne. "J’ai candidaté à la mairie de Bezonvaux parce qu’elle était libre c’est tout", explique-t-il.
Cette année, seuls "quelques candidats" se sont manifestés pour le moment, selon la préfecture. Le centenaire de la Grande Guerre et les visites de chefs d'État étant passés, être sur la photo des commémorations a peut-être perdu un peu d'attrait.
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