Affaire Vincent Lambert : "Il n'y a pas d'obstination déraisonnable, c'est un mensonge médiatique et politique", estime l'avocat des parents
Jérôme Triomphe, l'avocat des parents de Vincent Lambert, a réagi sur franceinfo ce lundi matin. Il réclame que les soins reprennent.
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"Vincent n'est pas le symbole de la fin de vie parce que Vincent n'est pas en fin de vie", a déclaré lundi 20 mai sur franceinfo maître Jérôme Triomphe, l'un des avocats des parents de Vincent Lambert qui ont décidé de déposer de nouveaux recours ce lundi alors que l'arrêt des traitements a débuté. "Évidemment que nous allons essayer d'arrêter cette procédure, Vincent n'est pas en obstination déraisonnable. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les experts judiciaires nommés par la juridiction administrative, c'est le mensonge des médias", a-t-il affirmé.
franceinfo : Est-ce que vous espérez encore arrêter la procédure ce matin ?
Jérôme Triomphe : Évidemment que nous allons essayer d'arrêter cette procédure. Mais je me permets de dire une chose : ce que font les médias est rigoureusement sordide, c'est un voyeurisme insupportable. Je vois déjà les caméras de télévision, les chaînes d'info en continu, devant la chambre de Vincent pour savoir si les urines de Vincent sont rouges ou pas, s'il va mourir dans une heure ou dans un jour. C'est sordide ! Vincent n'est pas le symbole de la fin de vie parce que Vincent n'est pas en fin de vie. Vincent n'est pas un légume qui serait branché à des machines. Vincent ne fait pas l'objet d'une obstination déraisonnable ce n'est pas moi qui le dis ce sont les experts judiciaires nommés par la juridiction administrative que cette dernière a refusé d'écouter. Elle les nomme mais elle ne veut pas les suivre et la réalité, c'est que Vincent n'a aucune machine qui le maintient artificiellement en vie et que l'alimentation et l'hydratation ne sont pas des maintiens artificiels de la vie. Ça, c'est [un mensonge]. Vincent, on va provoquer sa mort. Ce que nous ne laisserons pas faire.
L'affaire est remontée au Conseil d'Etat, à la Cour européenne des droits de l'Homme, tous ont dit la même chose à savoir qu'on était bien dans une forme "d'obstination déraisonnable". Est-ce que la loi ne doit pas s'appliquer aujourd'hui ?
Vous reprenez le mensonge médiatique et politique parce qu'aujourd'hui, l'affaire est devenue une affaire politique. Vous vous arrêtez au Conseil d'État, à la Cour européenne des droits de l'Homme, mais vous n'avez pas dit un mot du Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU. Ce Comité des droits des personnes handicapées qui relève du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a dit : arrêtez immédiatement le processus de mise à mort, maintenez l'alimentation et l'hydratation artificielles en vertu des conventions internationales ratifiées par la France parce que nous examinons le recours qui a été déposé par les parents.
Le gouvernement, par la voix d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, affirme que c'est une décision qui n'a pas de portée juridique, qui ne contraint pas la France.
Le Défenseur des droits nous a donné raison. Le Défenseur des droits qui a été chargé par le gouvernement français de veiller à la stricte application de la Convention des droits des personnes handicapées nous a écrit. Cela a été communiqué à toute la presse qui n'en a tenu aucun compte. Il dit que la convention des personnes handicapées et les mesures provisoires s'imposent à la France [le défenseur des droits précise que "la demande de mesures provisoires" du Comité des Nations Unies entre "en contradiction" avec les décisions de justice nationales et européennes et stime "qu’il ne lui appartient pas de résoudre cet éventuel conflit de normes"]. Le Défenseur des droits a rappelé que la France pouvait contester mais que ce n'était pas à elle de prendre la décision de refuser les mesures provisoires. Le mensonge est un mensonge d'Etat relayé par les médias et qui est en train de provoquer un crime d'Etat, c'est à dire le déchaînement de tout l'appareil d'Etat contre un homme malheureux qui est handicapé et dont on veut provoquer la mort. La réalité juridique est là. Mais est-ce-que vous trouvez normal ce déchaînement de l'appareil d'Etat à ne pas vouloir respecter les mesures provisoires, alors que les experts judiciaires nommés par le tribunal disent qu'il n'y avait pas d'obstination déraisonnable, alors que la situation médicale de Vincent n'appelle aucune mesure d'urgence ?
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