Fin de vie : des débats organisés dans les hôpitaux pour informer et s'interroger sur l'évolution de la loi
Les travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie débutent ce 9 décembre. Ils doivent durer jusqu'en mars. En parallèle, des groupes de travail vont plancher sur la question avec des parlementaires et des professionnels de santé. Des débats sont aussi organisés dans les hôpitaux.
Le Dr François Blot, président du comité d’éthique de l’institut Gustave-Roussy à Villejuif dans le Val-de-Marne, est très clair au début de sa présentation. "Il n'y a absolument aucune vérité préétablie sur tout ça", explique-t-il d'emblée. Ce réanimateur explique à la vingtaine de soignants présents ce qui est en jeu : proposer, peut-être demain en France, l’aide active à mourir pour les malades qui ne sont pas en toute fin de vie. C’est-à-dire soit l’euthanasie, le médecin injecte le produit létal ; soit le suicide assisté, le médecin prépare le produit létal et le patient se l’injecte ou le boit. "Est-ce quelque chose qui est admissible par une société ?", interroge le Dr Blot. Ethique, philosophie, plus on s’intéresse au sujet de la fin de vie, et plus il devient complexe.
"Quelle est la place du médecin dans tout cela ?"
Dr François Blot, président du comité d’éthique de l’institut Gustave-Roussylors d'un débat avec des soignants
La discussion est en tout cas appréciée des soignants. "C'est assez riche finalement de pouvoir avoir ces débats. Et je ne sais pas où ça mènera. En tant que médecin je suis très inquiète : est-ce que demain, on va me demander de pratiquer des euthanasies ou pas, dans quelles conditions ? J'espère qu'on prendra vraiment le temps, en société, de réfléchir à ce qu'on va faire. Ce qu'on va demander aux soignants de faire et pas seulement aux patients. Cela me préoccupe vraiment", confie l'une d'entre eux.
>> Fin de vie : ce qu'il faut savoir sur la Convention citoyenne qui se réunit à partir de vendredi
Au cœur des échanges se trouve aussi la question des soins palliatifs. Là où ils existent en France, ne sont-ils pas suffisants ? "J'ai l'impression que dans la pratique d'oncologie, où je pense que je perds 70% de mes patients, j'ai très peu de réelles demandes d'euthanasie soutenues. Même si ça m'est arrivé d'en voir où je me disais : 'oui il faudrait que ça existe pour ces rares personnes là' ", souligne une professionnelle de santé. À l’inverse, peut-on davantage s’opposer à l’obstination déraisonnable pour des malades condamnés, à l’acharnement thérapeutique ? "Est-ce qu'on aura aussi le droit, nous, de refuser, de dire: 'ce traitement non, je ne veux plus le faire". Dire nous en tant que soignant : 'ce traitement-là, c'est de l'acharnement' ", s'interroge une infirmière.
Un débat crucial selon les soignants
Ici, le débat est apaisé, réfléchi. Il est surtout nécessaire selon le Dr François Blot qui l'anime. "C'est crucial, il faut que le débat soit dans l'hôpital. Il faut qu'il y soit en hors de l'hôpital. Il faut qu'il touche absolument tous les citoyens, il devrait même nous toucher depuis l'école. La mort fait partie de la vie, tout comme la maladie. Il n'est donc pas imaginable qu'on passe à côté de ce débat-là", conclut-il. Ce débat débouchera, peut-être, l’an prochain sur une loi permettant l’aide active à mourir.
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