Deux lois sur la fin de vie : vers un recul sur l'aide à mourir?

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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Pour reprendre le projet de loi sur l’accompagnement des malades et de la fin de vie, François Bayrou a décidé de le diviser en DEUX projets de loi : l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide active à mourir. Mais serait-ce pour mieux reculer sur cette dernière ?

Tout remonte à 2022, lors de la convention citoyenne. 75 % des participants se prononcent en faveur de l’aide active à mourir. Fruit de ce travail, le projet de loi qui réunit dans un même texte soins palliatifs et aide à mourir arrive à l’Assemblée au printemps 2024. Après de longs débats, le principe de l’aide à mourir est voté. Les députés définissent même les conditions : le “discernement plein et entier”, une “souffrance physique ou psychologique”, ou encore “une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital”. Mais coup de théâtre : en plein débat, l'Assemblée est dissoute et le texte abandonné.

D'un texte à deux textes sur la fin de vie 

Le gouvernement Barnier entend bien reprendre les discussions, mais tombe à son tour. François Bayrou lui exprime son souhait : non pas un seul texte, mais bien deux, qui différencient cette fois l’aide à mourir et les soins palliatifs. “On a deux sujets qui vont être examinés par le Parlement. Deux sujets, il faut pouvoir voter sur chacun de ces deux textes différemment. Pas pour retarder, je ne retarderai pas.”

Ne pas retarder ou, au contraire, jouer la montre ? Avec deux nouvelles lois, les délais seraient trop serrés pour les faire adopter, selon l’ancienne ministre de la Santé qui défendait le texte unique. Un avis partagé par le député Olivier Falorni, partisan de l’aide à mourir : “Scinder les deux textes, c’est une idée portée par les opposants à l’aide à mourir.” François Bayrou est-il contre l’aide à mourir ? “Oui, il ne s’en cache pas”, explique le député apparenté MoDem. Contacté, l’entourage de François Bayrou explique : “Le Premier ministre a ses convictions, mais là-dessus, comme sur beaucoup de sujets, il fait la part des choses.” Sa proposition est en tout cas saluée par les opposants à l’euthanasie. Les proches du Premier ministre affirment qu’il ne s’agit pas d’une manœuvre et que les deux textes seront examinés en même temps à l’Assemblée, sans toutefois préciser de calendrier.

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