Le Premier ministre Sébastien Lecornu enterre le Service national universel

Sébastien Lecornu a annoncé vendredi qu'il entendait supprimer, au nom d'un Etat "efficace", plusieurs structures et délégations interministérielles. Dont celle en charge du Service national universel, mesure emblématique mise en place lors du premier mandat d'Emmanuel Macron.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jeunes volontaires du SNU à Ancelle dans les Hautes-Alpes le 25 avril 2023 (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS)
Jeunes volontaires du SNU à Ancelle dans les Hautes-Alpes le 25 avril 2023 (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS)

Créé en 2019, le SNU est déjà amené à disparaître. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a décidé de supprimer une des délégations qui gère le Service national universel. L'exécutif semble décidé à enterrer ce dispositif, qui a déjà fait beaucoup parler.

Le communiqué de presse de Matignon est explicite et enclenche la "suppression de la délégation dans un contexte de mise en extinction du SNU". Jamais auparavant cette expression n'avait été utilisée, pour ce dispositif créé, porté et défendu par Emmanuel Macron, lors de sa campagne présidentielle en 2017. Le chef de l'Etat avait même souhaité généraliser le SNU d'ici à 2026, comme l'avait défendu Gabriel Attal quand il était Premier ministre.

Un service qui n'a jamais vraiment fonctionné

Depuis plusieurs mois déjà, le SNU était en perte de vitesse. La dissolution de l'Assemblée nationale, l'an dernier, et les restrictions budgétaires avaient largement contribué à sonner le glas du dispositif et de ses ambitions. Lors de son discours du 14 juillet dernier, Emmanuel Macron avait annoncé une prochaine refonte du service national universel.

En réalité, ce projet emblématique du chef de l'État n'a jamais vraiment trouvé son rythme de croisière : les jeunes de 15 à 17 ans, à qui s'adresse ce programme, ne se sont pas investis massivement dans cette idée de stage de deux semaines. Le SNU était depuis le début largement critiqué par de nombreux acteurs, notamment dans l'Éducation nationale, qui co-portait la mesure avec le ministère des Armées. Son coût, important, était notamment pointé du doigt. Son budget a d'ailleurs peu à peu plongé, tout comme le nombre de volontaires, qui n'atteignaient jamais les objectifs.

D'autres dispositifs prévus

La Cour des comptes avait rendu un rapport l'année dernière très sévère, tout comme l'Assemblée nationale mercredi 17 septembre, qui préconise la pure et simple suppression de ce service national universel. Sans compter les nombreux incidents qui ont émaillé certains stages et qui ont pesé sur l'image de ce dispositif.

Pas question toutefois pour Matignon de dire que le SNU disparaît : il se transforme en "parcours d'engagement citoyen", dont on ne connaît rien pour l'instant, pas même le budget. Le Premier ministre met également en parallèle la "création prochaine du service militaire volontaire", plutôt destiné aux Français de plus de 18 ans, mais sans qu'on ait là non plus davantage de détails.

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