Sélection des étudiants : que font vraiment les universités ?
Selon l'Unef, 27 facultés pratiquent une sélection illégale à l'entrée. Elles se défendent.
L'université est-elle vraiment ouverte à tous les bacheliers ? De moins en moins, si l'on en croit le dossier publié par l’Union nationale des étudiants de France (Unef), lundi 22 juillet. Selon le syndicat étudiant, "de plus en plus d'établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles dans leurs licences par un processus de sélection". En tout, 27 universités sont pointées du doigt par l’organisation, qui dénonce par ailleurs les frais abusifs pratiqués par certains établissements.
La sélection peut s'opérer par un test, l'examen du dossier de l'étudiant ou encore celui de sa filière de bac. Les conditions sont parfois affichées très clairement sur les sites internet des universités. L'université Paris-I, par exemple, conditionne l'accès à sa filière droit français-droit allemand à un "test de compétence en langue vivante". De son côté, l’université de Saint-Etienne soumet les candidats à sa licence en musicologie à un "test d’écoute". A Bordeaux-I, pour les titulaires d’un bac autre que S qui veulent entrer en licence Sciences, Technologies, Santé, "l'admission est accordée si le niveau dans les matières théoriques est suffisant", précise le site de l’établissement. Parmi les mises en cause figurent aussi les universités de Savoie, Paris, Bourgogne (Administration économique et sociale), Rouen, Marne-la-Vallée et bien d’autres.
L’Unef fustige les exigences de "pré-requis" mises en place par les facultés. "Une formation de licence est censée être adaptée au niveau baccalauréat, quitte à organiser une spécialisation progressive ou des options", avance-t-elle. Et de pointer du doigt la conséquence de cette sélection : "En refusant une inscription à certains bacheliers, les universités se rendent responsables de laisser des jeunes sans autre solution de formation que le secteur privé pour poursuivre le cursus de leur choix."
Mais l’organisation syndicale ne dénonce pas tant les universités que leur "manque de moyen". Sur les 27 établissements qu’elle pointe du doigt, 16 prévoient en effet d'être en déficit à la fin de l’année. Dans ce contexte, certaines "préfèrent réduire le nombre d’étudiants plutôt que d’affecter leurs moyens à l’embauche d’enseignants".
Sélection ou orientation ?
La sélection à l’entrée à l’université est pourtant illégale. "Le premier cycle est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat", indique l’article L612-3 du Code de l’éducation, qui précise que "les dispositions relatives à la répartition entre les établissements et les formations excluent toute sélection." Seuls les IUT, les BTS, les classes préparatoires, les écoles et les grands établissements reconnus comme tels par la loi peuvent choisir leurs élèves. Par conséquent, "toute personne qui souhaiterait contester sa sélection en justice obtiendrait gain de cause", estime maître Houver, avocat spécialiste en droit public contacté par francetv info.
Sans s'étendre sur la légalité de la pratique, les universités se défendent sur le principe. "Il est absurde de faire entrer dans une formation pour devenir ingénieur du son un étudiant qui n'a aucun background en musique", rétorque Gilles Roussel, président de la commission de la formation de la conférence des présidents d'université (CPU), à l'AFP. "C’est mal écrit sur le site internet. Il ne s’agit pas d’une sélection mais d’une orientation", tente-t-on de minimiser à l'université Bordeaux-I, interrogée par francetv info. "On propose des filières plus adaptées aux élèves mais rien n’est obligatoire." De son côté, l'université de Bourgogne dément fermement toute forme de sélection et renvoie aux modalités d'inscription publiées sur son site, dans un communiqué relayé par Le Bien public.
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