Les écoliers français ont moins de vacances d'été que les autres, mais plus de congés au cours de l'année, selon l'OCDE

Selon cette étude comparative à travers une quarantaine de pays développés, si les journées des écoliers français sont moins nombreuses qu'ailleurs, elles sont plus longues et plus chargées.

Article rédigé par franceinfo
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Une salle de classe de l'école primaire de Loudenvielle (Hautes-Pyrénées), le 8 mars 2024. (LAGEAT PERROTEAU / HANS LUCAS / AFP)
Une salle de classe de l'école primaire de Loudenvielle (Hautes-Pyrénées), le 8 mars 2024. (LAGEAT PERROTEAU / HANS LUCAS / AFP)

Les élèves français ont-ils trop de vacances ? Si cette question revient souvent dans la société comme dans la classe politique - le sujet avait par exemple été soulevé à plusieurs reprises par Emmanuel Macron -, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) tente d'apporter une réponse en comparant la France à d'autres pays développés.

Dans son rapport annuel "Regards sur l'Education", publié mardi 9 septembre, l'organisme international révèle ainsi que, contrairement à ce que l'on croit, les vacances d'été des jeunes Français ne sont pas si longues que ça. Au contraire.

Plus de congés intermédiaires

Les élèves français bénéficient en effet de huit semaines estivales, soit une de moins que la moyenne de l'OCDE, qui compte 38 pays membres. Certains ont même dix semaines (comme en Finlande), voire trois mois entiers de congé comme en Estonie et en Lettonie. En revanche, l'Education nationale française se démarque par la durée des vacances intermédiaires (Toussaint, Noël, congés d'hiver et de Paques), qui représente un total de huit semaines en tout, contre cinq en moyenne. 

Or, cela a des incidences sur les apprentissages, estime Eric Charbonnier, analyste à l'OCDE. "Avoir moins de vacances intermédiaires offre davantage de possibilités pour travailler au rythme des élèves. Cela permet justement d'étaler l'apprentissage des fondamentaux, tels que les mathématiques ou la littérature, sur des moments qui sont plus propices à la concentration des élèves. Il s'agit d'un enjeu qualitatif plus que quantitatif", précise-t-il.

Les jeunes Français ont, par ailleurs, beaucoup plus d'heures de cours que la plupart des autres pays, mais sur peu de semaines : 36 seulement dans l'année au lieu de 38 en moyenne, voire 40 en Allemagne et aux Pays-Bas. Les journées des écoliers français sont donc moins nombreuses qu'ailleurs, mais plus longues et plus chargées.

Des professeurs mal payés, mais qui ne démissionnent pas

Par ailleurs, l'OCDE indique que le taux de postes vacants d'enseignants en France figure parmi les plus faibles de ces membres, bien qu'il ait augmenté ces dernières années. Quelque 816 emplois d'enseignants n'étaient pas pourvus en France en début d'année scolaire 2021-2022, soit seulement 0,1% du nombre total d'enseignants, très en-deçà de la Suède (6.704 postes et taux de 5%), l'Autriche, les Pays-Bas, entre autres.

L'OCDE souligne par ailleurs, dans un chapitre du rapport consacré à la France, que la pénurie d'enseignants est très concentrée en France sur quelques académies (Créteil, Versailles, Mayotte, la Guyane). En outre, très peu d'enseignants français démissionnent, malgré une hausse ces dernières années (2.836 en 2021-22, contre 1.002 en 2014-15), alors que dans nombre de pays européens (Lituanie, Danemark, Estonie, Angleterre...), les démissions peuvent atteindre 10% par an, en raison d'une mobilité professionnelle plus ancrée dans la culture du pays. L'OCDE note aussi qu'en France, les professeurs des écoles gagnent 26% de moins que les autres diplômés du supérieur, ce qui peut contribuer au manque d'attractivité de la profession.

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