Les archives de l’évêché et de l’enseignement catholique ouvertes aux victimes, après des révélations de violences dans un collège privé du Finistère
Une cinquantaine de victimes prévoit de déposer un signalement au procureur de Brest pour des sévices infligés par leurs professeurs dans les années 1960 à 1980.
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"Il n'y a pas un seul professeur qui ne frappait pas les garçons", assure lundi 31 mars sur "ici Breizh Izel" Frédéric Bénédite, le co-fondateur du collectif de victimes de l'ancien collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, dans le Finistère. Au total, 155 anciens élèves de l’établissement ont dénoncé des sévices des années 1960 aux années 1980, infligés par leurs professeurs et orchestrés selon eux, par le directeur de l'établissement de l'époque, le père L. Une cinquantaine de victimes prévoit de déposer début avril un signalement au procureur de Brest.
"Il était le directeur, il était directement au fait de ce qui se passait dans les classes et il y passait régulièrement. Il était bienveillant vis-à-vis de cette méthode et je pense qu'il l'encourageait", poursuit Frédéric Bénédite. Les victimes évoquent des violences systémiques, comme des tympans percés, des claques monumentales, et ce, partout dans l’établissement, dans les classes comme dans la cour. "Consciencieusement, méticuleusement, ils ont massacré toute une population d'innocents. On nous a cassés. C'est un système qui reposait sur un homme, le père L. mais qui a été couvert par le diocèse. Je n'arrive pas à concevoir que ça puisse être autrement, ça n'aurait pas duré 30 ans", ajoute auprès d'"ici Breizh Izel", Didier Vinson, une autre victime, interrogée mi-mars par la Commission enquête parlementaire sur le contrôle par Etat des violences à l'école.
"Ouvrir cette page-là"
L’enseignement catholique assure ce lundi à la radio locale qu'il "n'était pas au courant de ce type d’agissements aussi violents, aussi abominables, et aussi nombreux". "C'est une évidence. Le collège avait pour réputation d'être assez dur mais de là, à lire tous ces témoignages, c'est juste inimaginable", affirme Christophe Geffard, directeur diocésain de l'enseignement catholique du Finistère depuis trois ans. "On a aucune trace dans nos archives de signalement, tant au niveau de l’évêché, qu'au niveau de l'enseignement catholique du Finistère".
Une réunion a lieu la semaine dernière entre l'évêché, l'enseignement catholique et les victimes. Il en ressort, indique Christoque Geffard, qu'"on reconnaît tout ce qui a pu se passer, c'est clair avec tous les témoignages qu'on a pu lire. On cherche maintenant à savoir comment ça a pu se passer, et pourquoi ça a duré autant de temps. On veut ouvrir cette page-là avec l'évêque et avec le collectif de victimes". "On a donc décidé de donner accès, explique-t-il, et d'ouvrir les archives de l’évêché, de la direction diocésaine et du collège, aux victimes. Et moi, j'ai aussi de besoin de voir ce qu'il y a dedans". Un travail qui a déjà commencé et qui a permis de souligner que les professeurs de l'époque étaient peu diplômés et validés par le rectorat "sans trop regarder". "J'ai aussi proposé de prendre contact avec les enseignants qui sont encore vivants pour comprendre ce qui se passait à l'époque", précise le directeur diocésain de l'enseignement catholique du Finistère. Quant à une éventuelle réparation financière, il estime sur "ici Breizh Izel" que cela doit plus se développer au "niveau national".
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