Education nationale : "Le recrutement de contractuels est un pansement sur une jambe de bois" estime Olivier Flipo, délégué SE-UNSA
"Ça marque un manque d'anticipation avec des gens recrutés en une demi-heure pour faire un métier d'enseignant qui ne s'improvise pas", estime sur franceinfo le directeur d'école et délégué SE-UNSA.
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Seuls 80% des postes ouverts dans l'Education nationale ont été pourvus cette année, ce qui inquiète la profession. Le ministère a répondu en créant des journées de recrutement de contractuels, non fonctionnaires, en CDD et assure que la rentrée se déroulera normalement. Olivier Flipo, directeur d'école à Cergy (Val-d'Oise) et délégué SE-UNSA partage ses inquiétudes, jeudi 7 juin sur franceinfo.
franceinfo : Êtes-vous inquiet pour la rentrée en termes d'effectifs ?
Olivier Flipo : Effectivement, le ministre a dit "ne vous inquiétez pas, il y aura du monde devant tous les élèves". On est sur une méthode Coué "je vais bien, tout va bien." Pourtant, je peux vous dire qu'il manque déjà, rien que sur le Val-d'Oise, une centaine d'enseignants et cela malgré les concours et le job-dating qui a été organisé. Le recrutement de contractuels est le bienvenu, mais c'est un pansement sur une jambe de bois.
Pourquoi estimez-vous cela ?
Ça marque un manque d'anticipation avec des gens recrutés en une demi-heure pour faire un métier d'enseignant qui ne s'improvise pas. La formation dont vont bénéficier ces gens, dans le Val-d'Oise par exemple, est prévue les 25, 26, 29 et 30 août, juste avant la rentrée. C'est très court. Alors qu'un enseignant, normalement, passe un concours, il est à bac +4, il fait deux années de formation pour ensuite aller sur le terrain. On craint non seulement de ne pas avoir un enseignant devant chaque élève dans les semaines qui vont suivre la rentrée, mais je pense qu'il y a un certain nombre de ces contractuels qui vont partir à toutes jambes quand ils auront vu ce que c'était.
Quelles sont les causes de cette crise de vocations selon vous ?
Je pense qu'il faut chercher le pourquoi de comment on en est arrivé là. Avec une une fonction qui n'est pas reconnue ou suffisamment reconnue, quelqu'un qui a un bac +4 +5, il va voir dans le privé. Je pense qu'il y a beaucoup de candidats qui seraient susceptibles de rejoindre les rangs de l'Education nationale. Mais bon, chacun regarde son salaire, c'est bien normal. Et les salaires tels qu'ils sont aujourd'hui, on est à 1,3 ou 1,4 fois le Smic alors que dans les années 80, on était à 2,7. Il faut vraiment être militant pour être enseignant. Ce qui est très difficile pour les équipes, c'est qu'elles ne savent pas comment ils peuvent travailler et préparer leur structure de travail. Je ne vous parle même pas des enfants qui risquent de changer de d'école entre le 1er septembre et le 5 septembre. Il faut recruter, recruter, recruter.
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