École privée sous contrat : le nouveau secrétaire général de l'enseignement catholique souhaite que les enseignants puissent prier pendant les cours

Guillaume Prévost souhaite que les écoles catholiques privées sous contrat aient davantage de liberté dans la pratique de la religion pendant les temps d'enseignement.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Image d'illustration d'une école privée catholique en France. (NICOLAS GUYONNET / Hans Lucas via AFP)
Image d'illustration d'une école privée catholique en France. (NICOLAS GUYONNET / Hans Lucas via AFP)

Un enseignant peut-il dire une prière en classe ? C'est ce que promeut le nouveau secrétaire général de l'enseignement catholique, dans les établissements privés. Guillaume Prévost, qui vient tout juste d'arriver à ce poste, insiste sur la liberté des professeurs des écoles privées sous contrat. Il souhaite que les professeurs soient libres d'exercer leur foi, y compris donc, sur le temps de classe.

"Moi je pense qu'il faut autoriser les enseignants qui le souhaitent à dire une prière avec leurs élèves. Pourvu qu'ils se soient assurés des conditions de liberté de l'enfant. Et qu'on ne soit pas dans une dynamique d'embrigadement. C'est ça la clé", affirme-t-il.

"Nos enseignants ne sont pas des fonctionnaires"

Le secrétaire général de l'enseignement catholique insiste en fait sur le "caractère propre" des écoles privées sous contrat, c'est l'un de leur fondement. Il s'agit d'une certaine marge de manœuvre qu'ont ces établissements. "On n'est pas dans une école laïque. On est dans une école chrétienne. Et il y a un contrat d'association avec l'État qui porte sur le respect des programmes et sur l'ouverture à tous. C'est ça le cœur du sujet. Nos enseignants ne sont pas tous des fonctionnaires [mais ils sont payés par l'État rappelle franceinfo]. Il faut que ça soit clair pour tout le monde dans notre pays. L'enseignement catholique délivre un projet éducatif chrétien."

"De ce point de vue-là, je pense que la façon dont certaines familles choisissent parfois d'aller vers le hors-contrat car elles ne trouvent plus dans les établissements de l'enseignement catholique le terreau évangélique qu'elles souhaitent pour leurs enfants doit nous alerter", déclare Guillaume Prévost. Ces établissements hors contrat ont donc beaucoup plus de libertés mais ne sont pas financés par l'État. Avec ce positionnement, qui revendique plus fortement le caractère religieux de l'école catholique, Guillaume Prévost veut donc ramener ces familles dans le giron de l'école sous contrat.

Une prière, oui, mais pas sur le temps des cours, dit l'État

Le ministère de l'Éducation nationale confirme qu'une prière n'est possible que si elle est facultative. Déjà, pour respecter la liberté de conscience des élèves, comme des enseignants. Mais aussi, uniquement si elle n'empiète pas sur le temps des cours. Si c'est le cas, l'établissement doit compenser les heures perdues.

Même constat du côté des syndicats d'enseignants du privé. Ils ont été très surpris par la sortie du secrétaire général de l'enseignement catholique. "Dans une école privée sous contrat avec l'État, il n'est pas possible de faire un temps de prière sur le temps de classe. Simplement parce que les établissements privés sous contrat sont financés par l'état. Or, les fonds publics ne peuvent pas servir à faire fonctionner le culte dans les établissements catholiques", souligne Valérie Ginet qui dirige la Fep-CFDT.

Pour elle, la place du caractère propre faisait jusqu'à présent plutôt consensus mais cette discussion autour des prières en classe montre que les lignes bougent.

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