Bourses étudiantes : montant, critères, nombre de bénéficiaires… On vous explique ce système que les associations veulent réformer

Dans un baromètre publié mercredi, la Fage évalue le coût de la rentrée 2025 à 3 227 euros par étudiant, en hausse de 2% sur un an. Elle demande à élargir le nombre de boursiers.

Article rédigé par Valentine Joubin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les étudiants font leur retour sur le campus de l'université de Caen (Calvados), le 2 septembre 2025. (PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP)
Les étudiants font leur retour sur le campus de l'université de Caen (Calvados), le 2 septembre 2025. (PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP)

Étudier n'a jamais "coûté aussi cher", alerte la Fage, première organisation étudiante, mercredi 3 septembre, à l'occasion de la publication de son baromère annuel. Le coût de la rentrée universitaire pour un étudiant non-boursier s'élève à 3 226,76 euros au mois de septembre 2025, en hausse de 2% sur un an. Face à ce constat, la Fage demande une réforme "urgente" du système des bourses.

Montant, critères d'attribution, étudiants concernés… Franceinfo fait le point sur ce dispositif d'aide national.

1 Quel est le montant des bourses ?

Il n'y a pas un montant unique mais huit échelons de bourse sur critères sociaux. Cela va de 120 euros par mois (1 454 euros par an) pour l'échelon 0, jusqu'à 527 euros (6 335 euros annuels) pour l'échelon numéro 8. Le montant, versé en dix mensualités, est calculé en fonction des ressources du foyer mais aussi de la distance entre le domicile de l'étudiant et son lieu d'enseignement.

Les étudiants boursiers inscrits en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et à La Réunion touchent en plus 300 euros par an, quel que soit leur échelon. Une majoration qui tient compte du coût de la vie plus élevé en Outre-mer qu'en métropole mais aussi du fait que ces étudiants ultramarins doivent souvent parcourir de grandes distances pour rejoindre leur université ou école.

2 Combien d'étudiants en bénéficient ?

Un peu plus d'un tiers des étudiants et étudiantes (37%) étaient boursiers lors de l'année universitaire 2023-2024, soit 679 000 personnes. Un chiffre relativement stable ces dix dernières années, selon une note du ministère de l'Enseignement supérieur.

La Réunion est le département qui compte le plus de boursiers (65% des étudiants), toujours selon le ministère de l'Enseignement supérieur. Ils sont aussi nombreux en Guyane (49%), en Corse ou dans l'Académie de Montpellier. Tandis que dans l'Académie de Paris ou Créteil, moins d'un quart des étudiants perçoivent une bourse. Des disparités géographiques mais aussi de genre : en 2023, "les étudiantes sont plus souvent boursières (quatre sur dix) que les étudiants (trois sur dix)", détaille la note du ministère.

3 Quels sont les critères d'attribution ?

Pour recevoir une bourse, il faut avoir moins de 28 ans lors de la première demande. Une limite d'âge qui peut être reculée dans certains cas (enfant à charge ou mission d'intérêt général par exemple) et qui ne s'applique pas aux étudiants boursiers en situation de handicap. Il y a aussi des conditions de ressources. Ainsi, pour être éligible au versement d'une bourse, il faut que les revenus du foyer ne dépassent pas un certain plafond. Et ce ne sont pas les revenus de l'étudiant qui sont en pris en compte mais ceux de ses parents, même s'ils ne vivent plus sous le même toit.

Les étudiants étrangers peuvent bénéficier d'une bourse mais ils n'ont la possibilité d'en faire la demande qu'après deux ans de résidence en France.

Etre boursier implique également une série d'obligations : être inscrit en formation initiale, étudier à temps plein, faire preuve d'assiduité en cours, se présenter aux examens. La bourse est versée pendant sept ans maximum, consécutifs ou non, à condition de progresser dans les études. Si l'étudiant fait une pause dans son cursus, il ne peut plus en bénéficier. Il doit faire une nouvelle demande lors de sa réinscription.

4 Que demandent les associations ?

La Fage, l'Unef, mais aussi certains syndicats comme la CFDT demandent une refonte complète du système des bourses sur critères sociaux pour qu'ils puissent bénéficier à davantage d'étudiants et étudiantes. À court terme, la Fage estime que le montant des bourses et des plafonds de ressources pris en compte devraient être indexé sur l'inflation. Ce qui éviterait, selon l'association, que des étudiants perdent leur bourse ou en voient le montant baisser, quand le salaire de leurs parents augmente. Alors que le pouvoir d'achat du foyer, à cause de la hausse des prix, a stagné ou baissé.

À plus long terme, la Fage souhaite que tous les étudiants puissent bénéficier d'une forme d'aide financière globale permettant de supporter le coût de la rentrée universitaire. Cette allocation dont le montant serait calculé à partir des ressources propres de l'étudiant - et non plus celles de ses parents - tiendrait également compte du territoire de résidence et donc du coût de la vie.

La dernière réforme des bourses date de 2023 et avait revalorisé le montant de ces aides de 500 millions d'euros, permettant à 35 000 nouveaux étudiants de devenir boursiers.

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