Rapport sur les violences en milieu scolaire : l’association Mouv’Enfants pointe l’absence "d'accompagnement" pour les "victimes et les lanceurs d’alerte"

Selon Suzanne Frugier, "c’est un enjeu de santé et de sécurité publique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des militants du collectif Mouv'Enfants lors d'une manifestation à Paris le 24 mai 2025 (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS)
Des militants du collectif Mouv'Enfants lors d'une manifestation à Paris le 24 mai 2025 (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS)

Suzanne Frugier, secrétaire et porte-parole de l’association Mouv’Enfants, auditionnée pour ce rapport, a salué "le travail qui a été effectué" par la commission après l'affaire Bétharram, mais regrette l’absence de recommandations "sur l’accompagnement juridique et psychologique des victimes et également des lanceurs d’alerte". "C’est vraiment extrêmement important. C’est un enjeu de santé et de sécurité publique. Quand on voit la détresse des victimes et sans compter malheureusement toutes celles et ceux qui nous ont quittées parce qu’elles se sont suicidées", a-t-elle déclaré.

Après quarante auditions, plus de 140 personnes interrogées, les conclusions du rapport de la commission parlementaire sur les violences en milieu scolaire, publiées mercredi 2 juillet, font déjà l’objet de quelques critiques. Les rapporteurs notamment recommandent ainsi de reconnaître la responsabilité de l'Etat dans "les carences ayant permis la perpétuation des violences" et proposent de créer un fonds d'indemnisation pour les victimes.

Quel statut de l'Eglise en France aujourd'hui ?

Suzanne Frugier s’interroge sur le "statut de l’Église" en France et en particulier sur l’enseignement catholique, soulignant que "de nombreux établissements privés d’enseignement catholique sont concernés" par des faits de violences sur les enfants. Elle rappelle les propos de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort sur franceinfo, affirmant que "le secret de la confession était plus fort que les lois de la République", une déclaration immédiatement reprise par le ministre de l’Intérieur.

"Concrètement, aujourd’hui, on en est où ? Le statut de l’Église n’est pas pointé dans le rapport", déplore-t-elle. La porte-parole critique également la création de la cellule Signal Educ, une cellule nationale qui est dédiée selon les rapporteurs Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), "aux personnels et représentants de parents d’élèves ne souhaitant ou ne pouvant emprunter la voie hiérarchique"

"Le problème, c’est qu’on a déjà le 119, les cellules de recueil des informations préoccupantes (CRIP) qui existent déjà".

Suzanne Frugier

franceinfo

"En France, on est des champions pour créer des millefeuilles administratifs. Pourquoi créer une énième instance et ne pas donner davantage de moyens aux cellules qui existent alors que l’on sait que ça ne fonctionne pas très bien ?", interroge-t-elle. Enfin, Suzanne Frugier souligne l’absence d’une dimension collective dans la réparation proposée : "On parle de réparation individuelle. Pour nous, il manque la dimension collective. C’est une dimension qui est majeure, qui ne peut pas être dissociée." 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.