Division au sein des associations de victimes autour du projet d'Office national de prévention : la co-auteure du livre "Le Silence de Bétharram" dénonce des "luttes intestines"

Un projet d'Office national de prévention et de contrôle des établissements scolaires a été proposé par Alain Esquerre, le porte-parole des victimes de Bétharram, à François Bayrou.

Article rédigé par franceinfo
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L'école Notre-Dame de Bétharram, en février 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)
L'école Notre-Dame de Bétharram, en février 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Ce sont des luttes intestines", déplore, mercredi 7 mai, sur franceinfo Clémence Badault, journaliste et co-auteure avec Alain Esquerre du livre Le Silence de Bétharram (paru aux éditions Michel Lafon), interrogée sur un projet d'Office national de prévention et de contrôle des établissements scolaires proposé par Alain Esquerre, le porte-parole des victimes de Bétharram, à François Bayrou. Après la révélation de ce projet par Le Canard enchaîné, confirmée par franceinfo, plusieurs collectifs de victimes se sont montrées très critiques et ont décidé de quitter l'Union des collectifs des victimes des écoles catholiques. "Le sentiment qui prévaut, c'est la tristesse", assure Clémence Badault. "On perd de vue le combat qu'est la protection des enfants."

La journaliste précise avant tout qu'on ne peut pas dire à proprement parler "collectif", car il s'agit, selon elle, d'"un groupe Whatsapp, de plusieurs collectifs qui ont souhaité se rallier à la cause d'Alain Esquerre." "Ce n'est pas une structure définie. Il n'y a pas d'organisation", dit-elle.

Quant aux critiques sur la rencontre le 30 avril dernier entre Alain Esquerre et François Bayrou dans le cadre de ce projet d'Office national de prévention et de contrôle des établissements scolaires, Clémence Badault assure qu'il ne s'agissait à l'origine que d'un "SMS informel" écrit à François Bayrou par Alexandre Perez, ancien élève de Bétharram, mais aussi l'un des conseillers de François Bayrou à la mairie de Pau, pour demander au Premier ministre un rendez-vous pour "visiter Matignon". "Rien n'était organisé, les autres collectifs ont pris la mouche", dit-elle. Elle dénonce des "guéguerres pitoyables quand on parle de la défense de nos enfants."

"On s'éloigne complètement du combat"

Elle dénonce les critiques formulées à l'encontre d'Alain Esquerre. "On s'éloigne complètement de notre combat. Comme dans toutes les associations, il y a des passions, des jalousies", assure Clémence Badault. "Il faut prendre de la hauteur et de dignité", dit-elle. "On est à un tournant historique pour la protection de nos enfants."

Selon Clémence Badault, il n'y a aucune proximité entre Alain Esquerre et François Bayrou. "On est à la recherche de preuves tangibles qui accuseraient le Premier ministre de son implication" dans le scandale de Bétharram. "Ces preuves personne ne les a, donc le bénéfice du doute devrait lui profiter et je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas profiter de l'opportunité du dialogue avec le Premier ministre." Elle assure enfin qu'Alain Esquerre, "réagira bientôt".

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