Affaire Bétharram : "François Bayrou a menti à l'Assemblée nationale", selon Paul Vannier, co-rapporteur de la commission d'enquête

Le député LFI du Val-d'Oise était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 15 mai.

Article rédigé par franceinfo
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Le député LFI Paul Vannier, le jeudi 15 mai, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le député LFI Paul Vannier, le jeudi 15 mai, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"François Bayrou a menti à l'Assemblée nationale", le 11 février dernier, lorsque plusieurs parlementaires l'ont questionné très directement sur son niveau de connaissance de ces violences physiques et sexuelles à Bétharram, selon Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise et co-rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les violences à l’école, invité jeudi du "8h30 franceinfo", après l'audition du Premier ministre François Bayrou mercredi soir.

"François Bayrou, grâce au serment [les auditions dans des enquêtes parlementaires se font sous serment], reconnaît enfin que ses déclarations devant les députés, devant les victimes ces derniers mois, étaient mensongères, étaient fausses, étaient inexactes", a déclaré le député. Paul Vannier estime également que François Bayrou a eu "une stratégie de digressions, de confusion", lors de l'audition mercredi.

"Je ne pense pas" que le Premier ministre ait menti le 11 février, répond de son côté Violette Spillebout, députée EPR (Renaissance) du Nord et co-rapporteure de la commission, également sur franceinfo jeudi 15 mai. "Je crois qu'on peut ne pas avoir la même analyse sur les propos du Premier ministre concernant l'affaire, et faire sérieusement et de façon unie notre travail de co-rapporteur de cette commission d'enquête."

"Victimisation" et "politisation"

Paul Vannier a par ailleurs déploré une stratégie de "victimisation et de politisation" de François Bayrou lors de son audition. Le Premier ministre devant la commission d’enquête parlementaire, a estimé que la commission cherchait à le "coincer" pour "l’obliger à démissionner". Paul Vannier a tenu à rappeler le cadre institutionnel de la démarche : "Je suis co-rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire. C'est une grande responsabilité. Et si elle impose d'encaisser l'outrance, la violence, l'agressivité du Premier ministre, je suis prêt à l'encaisser", assure-t-il.

Il dénonce la posture adoptée par François Bayrou, qu’il accuse de détourner le débat : "Il va dans la politique politicienne, alors que nous sommes sur un enjeu majeur, fondamental. 5 millions de personnes dans notre pays ont été victimes d'abus sexuels dans leur enfance. Il y a aujourd'hui encore des violences en milieu scolaire, d'adultes ayant autorité sur des élèves. C'est à ça qu'il aurait dû nous aider à répondre." Il conclut en jugeant que le Premier ministre "n’a pas été à la hauteur de ce point de vue-là dans cette audition."

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