"Le gouvernement nous demande de faire le sale boulot en triant les étudiants" : pour s'opposer à Parcoursup, des profs appellent au boycott
Alors que les étudiants bloquent une dizaine de sites universitaires en France contre la réforme de l'université, certains enseignants appellent au boycott de Parcoursup.
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La contestation ne cesse de s'étendre dans les universités françaises contre la loi Vidal qui crée le nouveau système Parcoursup de sélection à l'entrée à l'université. Les étudiants sont en première ligne dans cette mobilisation et une dizaine de sites universitaires sont bloqués - à Paris, Toulouse, Bordeaux, Montpellier etc.-, mais certains professeurs les soutiennent et réfléchissent même à des stratégies de boycott de Parcoursup. C'est en effet, mercredi 4 avril, que les dossiers des Terminales sont transmis aux établissements accueillants qui doivent les classer.
À Paris 1-Panthéon Sorbonne, les enseignants de géographie ont tout simplement décidé de ne pas traiter les demandes des élèves de Terminale afin de ne pas les trier. Ils renvoient le dossier à la présidence de l'université. En Licence d'Administration économique et sociale (AES), la stratégie est différente : les professeurs ont décidé de ne pénaliser personne. "Parcoursup est tellement nocif, nous voulons le retrait de cette affaire, mais, dans le même temps, tout de suite, il va falloir inscrire les étudiants pour septembre", explique Annlies Nef, maître de conférence qui soutient ce boycott.
Nous nous emparons de la chose en classant les étudiants premiers ex æquo, donc en disant 'oui' à tout le monde
Annlies Nef, maître de conférence à Paris 1à franceinfo
Dans d'autres départements, comme l'économie, les enseignants sont plus divisés, mais la plupart sont très en colère contre ce système. "Le gouvernement nous demande de faire le sale boulot pour lui, en triant nous même les étudiants, déplore Sophie Jallais, maître de conférence, donc en choississant ceux qui vont rester sur le carreau et ça, ce n'est pas possible ! On a besoin de jeunes diplômés en France."
Il faut donner l'opportunité à tous ces jeunes d'avoir des diplômes de qualité à l'université avec les budgets qu'il faut
Sophie Jallais, maître de conférence à Paris 1à franceinfo
Même le président de l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne reconnaît que "Parcoursup est un processus très compliquée" et que "l'université n'était pas préparée à ce défi". En attendant, depuis mardi 3 avril, les étudiants bloquent les sites universitairs de Tolbiac à Paris 1, de Saint-Denis à Paris 8, de Paris 4, de Toulouse-Le Mirail, de Bordeaux-Victoire, de Montpellier-Paul Valéry et de Nice. D'autres blocages sont en cours à Poitiers et à Tours.
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