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L’association nationale des étudiants en médecine opposée "fermement" à la sélection à l'entrée à l'université

Yanis Merad, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France, a expliqué, jeudi sur franceinfo, que la sélection à l'entrée des universités n'est pas une bonne solution alors que 66% des Français s'y déclarent favorables selon un sondage.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une étudiante de la faculté de médecine de Nice (Alpes-Maritimes), le 20 mai 2008. (Photo d'illustration) (ERIC ESTRADE / AFP)
Une étudiante de la faculté de médecine de Nice (Alpes-Maritimes), le 20 mai 2008. (Photo d'illustration) (ERIC ESTRADE / AFP)

"La question de la sélection à l'entrée à l'université reste relativement taboue" pour Yanis Merad, jeudi 26 octobre sur franceinfo. Le président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) ne voit pas "comment on pourrait trouver une sélection adaptée". Il "s'y oppose fermement", alors que 66% des Français se disent favorables à une forme de sélection à l'entrée des universités, selon un sondage Ipsos pour L'Obs, en partenariat avec franceinfo, dévoilé jeudi.

Les jeunes de 16-24 ans sont majoritairement favorables à une telle mesure et 65% pensent même que c'est une bonne solution. Mais, Yanis Merad ne partage pas cet avis : "On entend très fréquemment parler de faire une sélection sur la base de la réussite au lycée. On entend des phrases comme 'en médecine, pour réussir, il faut avoir eu un bac S mention très bien'. C'est faux. On a tous des camarades issus de séries L, ES, et qui ont eu des mentions très bien mais aussi passable et tout le monde a sa chance."

Il faut travailler sur l'orientation dès le lycée

Yanis Merad
président ANEMF

à franceinfo

Yanis Merad admet pourtant des "taux de réussite très faibles en fin de première année". Pour y faire face, selon lui, "il faut travailler sur l'orientation dès le lycée. C'est important de mettre les étudiants en contact avec les métiers de la santé, au plus tôt". Le président de l’association nationale des étudiants en médecine de France juge "pertinent" les propositions de la ministre en matière de prérequis et de remise à niveau. "C'est pertinent de dire qu'il faut accompagner les étudiants qui ont des parcours différents de façon à leur permettre d'avoir les mêmes chances que les autres."

Pour les étudiants en médecine, "on travaille à la diversification des profils dans les études de santé. On ne veut plus avoir seulement des médecins ou des pharmaciens, on veut travailler à avoir des gens qui sont humainement compétents", a rapporté Yanis Merad. La sélection à l'entrée de l'université "vient à l'encontre de ce principe en réduisant encore plus le spectre des étudiants qui ont une chance dans les filières de santé", a exposé le président de l'association étudiante.

Concernant l'ouverture d'une enquête à Caen pour des soupçons de bizutage à la faculté de médecine, Yanis Merad a estimé que "des dérives de l'intégration qui s'apparentent à du bizutage doivent être condamnées". Pour autant, il n'est pas favorable à l'annulation de ces pratiques : "On reste très attachés à des évènements d'intégration. On est sur des études qui sont relativement mal vécues par les étudiants, on a besoin d'avoir de la cohésion entre les étudiants, dans les promotions et ces sentiments-là se créent grâce à des évènements d'intégration."

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