À Marseille, des collectifs de riverains demandent l'ouverture d'une salle de shoot dans un quartier fortement touché par la toxicomanie
Le projet d'installer une "halte soins addictions", plus communément appelée une salle de shoot, a été abandonné à Marseille début 2024. Des riverains militent pour expérimenter cette solution face à ce qu'ils qualifient de "problème de santé publique".
Pour la première fois à Marseille, des habitants du centre-ville réclament l'ouverture d'une salle de shoot, alors que la toxicomanie explose dans les rues du quartier de Belsunce et près de la gare Saint-Charles. Mais le projet d'installer une halte soins addictions (HSA), comme il en existe à Paris et à Strasbourg, a été abandonné début 2024 dans la deuxième ville de France. Aujourd'hui, aux côtés des associations, des collectifs de riverains demandent la reprise des discussions pour expérimenter cette solution.
Dans le quartier de Belsunce, à Marseille, le trafic de cocaïne progresse et les consommateurs à la rue sont de plus en plus visibles. "On a essentiellement des gens qui se piquent, raconte Karim, membre du collectif des habitants de Belsunce. L'autre fois, à trois heures de l'après-midi, une femme s'est injectée devant tout le monde. Et on le voit de plus en plus dans les parkings, sur les paliers d'immeubles."
Alors si la mairie a débloqué 250 000 euros pour faire ramasser les seringues et renforcer les maraudes, la préfecture, elle, a annoncé plus de caméras et de CRS. Mais les policiers ne régleront pas le problème, explique Karim. "Les ramener au poste, en cellule de dégrisement… Après ils ressortent, déplore-t-il. Ce n'est pas la bonne stratégie, même eux en sont conscients. C'est un problème de santé publique. On est assez convaincus qu'une salle de shoot permettrait de régler ce problème."
"On a pris trop de retard"
Deux collectifs d'habitants se prononcent pour la création d'une halte soins addictions. C'est inédit, explique Caroline Gasiglia, présidente d'Asud Mars Say Yeah, une association qui défend le projet, alors qu'en deux ans les consommateurs à la rue ont doublé dans le centre-ville. "Il faut leur permettre l'accès aux soins, plaide-t-elle. C'est reprendre contact avec des professionnels de santé pour arriver à avoir des réponses à ces problèmes."
Le procureur de Marseille soutient l'idée, tout comme l'adjointe au maire en charge de la Santé publique. Depuis l'abandon du projet, début 2024, "on a pris trop de retard", déplore Michèle Rubirola, qui en appelle à l'Etat, au préfet. Mais la préfecture n'a pas répondu à nos sollicitations.
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