Narcotrafic : Nîmes instaure un couvre-feu

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Article rédigé par franceinfo - V. Chatelier, P. Pidoux, S. Dauba, A. Grellier, O. Guérin, @RevelateursFTV .Édité par l’agence 6Médias
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À Nîmes, la situation dégénère toujours un peu plus. En effet, de violents règlements de compte ont lieu dans la ville sur fond de trafic de drogue. Une guerre qui terrifie les habitants. Un couvre-feu pour les personnes âgées de moins de 16 ans a été décrété entre 21h et 6h du matin.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des habitants terrorisés. Dans le quartier de Pissevin, tout le monde redoute de nouvelles fusillades. Et beaucoup n'osent même plus sortir de chez eux : "À 20h maximum, je ferme les rideaux. On vit dans la peur, quoi. Parce que vraiment, on se sent en insécurité." Une femme craint même pour sa famille : "Mes parents habitent ici et je ne veux plus qu'ils sortent. Je leur demande de fermer les volets et de vivre dans le noir le temps qu'il y ait quelque chose qui soit fait réellement pour ici."

Car depuis quelques semaines à Nîmes, ces scènes se multiplient. Des hommes lourdement armés déambulent et tirent dans cette guerre de territoire entre quartiers. Dans celui de Valdegour le 27 juin, une fusillade éclate en pleine journée, faisant six blessés. Puis le 10 juillet, c'est au Mas de Mingue qu'un homme de 53 ans est tué. En début de semaine, un peu plus au nord, à Saint-Bénézet, un guetteur de 19 ans du quartier Pissevin est tué par balle puis immolé. Une vidéo glaçante est publiée sur les réseaux sociaux. Jeudi, une nouvelle fusillade éclate encore à Pissevin. Une escalade de la violence et des menaces visant aussi les habitants notamment avec des messages diffusés sur les réseaux sociaux : "Vous êtes tous prévenus, il n'y a plus d'innocents. On va tuer même les enfants de 5 ans. Chaque personne qui croise nos hommes en noir sera criblée de balles."

Un couvre-feu instauré

Mélissa Gil, représentante du syndicat Alliance police du Gard, ne cache pas sa colère face à la situation : "C'est inacceptable, inacceptable qu'en France, on a des narcotrafiquants qui veulent commander les quartiers, qui veulent commander nos villes. Ça, ce n'est pas possible, ça ne doit pas arriver. On ne doit pas dire à des mères de famille : n'envoyez pas vos enfants chercher le pain parce que sinon ils seront pris pour cible." Des fusillades répétées qui ont poussé les autorités à instaurer un couvre-feu. Dès lundi 21 juillet, dans les quartiers sensibles de Nîmes, interdiction pour les mineurs de moins de 16 ans de sortir entre 21 h et 6 h du matin, sous peine d'être emmené au commissariat.

Richard Schieven, adjoint délégué à la sécurité publique, explique : "C'est pour protéger les mineurs qui sont sur la voie publique et qui pourraient éventuellement prendre des balles, des tirs aléatoires, mais aussi vous avez des gamins de 12 à 16 ans qui sont au coin de la rue et qui sont rémunérés par les narcotrafiquants, donc je pense qu'il faut penser aussi à eux."

Des renforts de police arriveront dès lundi dans les quartiers nîmois. En attendant, de nombreux commerces et services publics restent fermés par peur d'une nouvelle fusillade.

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