"Ces guerres me saoulent" : chez LR, le duel entre Michel Barnier et Rachida Dati pour la législative partielle à Paris fait craindre la défaite à droite

Alors que Michel Barnier a été désigné lundi pour être le candidat des Républicains à l'élection législative partielle dans la 2e circonscription de la capitale, la ministre Rachida Dati a annoncé maintenir également sa candidature, "quoi qu’il arrive".

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée du siège du parti Les Républicains, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
L'entrée du siège du parti Les Républicains, à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

C'est un scénario catastrophe qui est en train de se réaliser chez Les Républicains. Alors que le parti a investi officiellement Michel Barnier lundi 28 juillet, Rachida Dati maintient sa candidature pour la législative partielle dans la 2e circonscription de Paris. Deux cadres LR se feront donc face à face, avec le risque que les voix de la droite s'éparpillent. Une guerre des chefs qui agace et fait craindre une crise en interne. "S'il y a une liste dissidente, on perd", s'alarme un membre de l'état-major LR. Les Républicains redoutent la défaite dans une circonscription pourtant facile pour la droite, qui couvre notamment les très chics 6e et 7e arrondissements parisiens.

Ce nouveau psychodrame agace chez les LR. "Comme beaucoup, ces guerres me saoulent", souffle un député LR. Agnes Evren, porte-parole du parti et sénatrice de Paris, espère ramener Rachida Dati à la raison. "On connaît Rachida, elle est grande gueule, analyse-t-on chez la direction LR, mais il reste encore du temps pour négocier d'ici septembre".

Dati, candidate Renaissance ?

Si Rachida Dati est candidate sans l'étiquette des Républicains, peut-elle défendre les couleurs de Renaissance ? Le camp présidentiel n'a, en tout cas, pas encore officiellement investi de candidat dans cette circonscription. La ministre de la Culture, qui a voté pour la candidate macroniste lors des européennes l'an dernier, est un poids lourd du gouvernement actuel et pourrait donc y prétendre. 

"Pas de commentaire", esquive sobrement l'entourage de Gabriel Attal, le dirigeant de Renaissance. 

Des espoirs à gauche

Ce psychodrame entre Dati et Barnier fait rêver à voix haute une élue écologiste, qui imagine une bonne surprise pour la gauche lors de cette élection. L'été dernier, lors des législatives anticipées, la gauche a récolté 43,5% des voix au second tour. Mais un socialiste, fin connaisseur de l'électorat parisien, est beaucoup plus prudent.

"Cette circonscription est en béton armé pour la droite", explique ce député. Selon lui, la seule chance de gagner serait une triangulaire avec Dati, Barnier et la gauche au second tour. Une probabilité minimale, car les triangulaires ont lieu quand la participation est forte. Or, les législatives partielles n'attirent généralement pas les foules.

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