Mouvement "Bloquons tout le 10 septembre" : Bruno Retailleau demande aux préfets d'entraver "toute tentative de blocage des infrastructures essentielles"

À l'approche du 10 septembre, où les citoyens sont appelés à la mobilisation, notamment par les syndicats et une partie de la classe politique, le ministre de l'Intérieur anticipe et demande aux préfets de protéger toutes les infrastructures et de se préparer à une gestion de crise.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des sympathisants du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre" installent une banderole près d'Angers (Maine-et-Loire) le 23 août 2025 (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)
Des sympathisants du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre" installent une banderole près d'Angers (Maine-et-Loire) le 23 août 2025 (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Bruno Retailleau demande aux préfets d'entraver "toute tentative de blocage des infrastructures essentielles" lors de la mobilisation intitulée "10-Septembre-Bloquons tout", annoncée pour le mercredi 10 septembre. Dans un télégramme adressé jeudi 4 septembre à tous les préfets et que franceinfo s’est procuré, le ministre de l’Intérieur juge "indispensable" d’indiquer la "conduite à tenir face à de potentiels troubles à l’ordre public".

"Toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la Nation devra être entravée en amont et le cas échéant faire systématiquement l'objet d'un déblocage dans les délais les plus brefs", ordonne le ministre de l'Intérieur. Les forces de l'ordre devront intervenir sur tous les fronts, "gares, ports, aéroports, transports en commun, axes routiers structurants, les dépôts pétroliers, plateformes logistiques, les centrales électriques, les usines d'incinération de déchets ou les sites de traitement des eaux, ainsi que les principaux centres d'approvisionnement du pays tels que le marché d'intérêt national de Rungis". Les instructions du ministre s'appliquent aussi aux "établissements d'enseignement, notamment universitaires ou secondaires" face à "d'éventuelles tentatives de blocage".

"Aucune dégradation ne saurait être tolérée"

Craignant des actes de vandalisme, Bruno Retailleau souligne qu'"aucune dégradation de bâtiments publics en général et emblématiques à plus forte raison, ne saurait être tolérée". Il demande ainsi aux préfets de "faire procéder par les forces de sécurité intérieure à l'interpellation systématique des auteurs afin de les présenter à l'autorité judiciaire".

Le ministre tient également à ce que les institutions de la République, "telles que les assemblées parlementaires et les sièges du pouvoir exécutif ou de l'autorité judiciaire" fassent l'objet "d'une sécurisation statique" dès que les préfets estimeront "que le niveau de la menace le justifie". L'attention des forces de l'ordre doit aussi se porter sur "la dimension symbolique de certains équipements publics, tels que les radars routiers, ou de certains sites susceptibles d’incarner le capitalisme".

Protéger les manifestations déclarées, anticiper la crise

Bruno Retailleau tient toutefois à préserver les "manifestations et rassemblements déclarés dans les formes prévues par la loi", organisées notamment par les organisations syndicales. Elles seront "accompagnées pour pouvoir s'exercer dans les conditions de sécurité nécessaires à la légitime expression démocratique".

Les préfets doivent donc veiller à la "pleine mobilisation des moyens humains et matériels nécessaires à la gestion de cette crise", écrit encore le ministre dans sa note. Il appelle à un "quadrillage de la voie publique et une maîtrise des points stratégiques identifiés par les services de renseignement" afin d'intervenir rapidement. En lien avec l’autorité judiciaire "en amont, tout au long de cette journée de mobilisation", mais aussi avec les "autorités académiques pour prévenir les blocages des établissements scolaires et universitaires", les préfets devront rester sur le qui-vive, face aux possibles actions coups de poing de "bloqueurs".

"Face à la possibilité d'actions ponctuelles et peu prévisibles, la mobilité des forces placées sous votre autorité s'impose comme une absolue nécessité", ajoute encore le ministre de l'Intérieur à l'adresse des préfets. 

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