Des drones massivement autorisés par les préfectures de police pour surveiller les manifestations du mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre
Des arrêtés préfectoraux ont été pris par dizaines pour autoriser les forces de l'ordre à surveiller les manifestants à l'aide de drones, mercredi. Certains ont été contestés devant la justice et suspendus.
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Les blocages et les cortèges de manifestants se multiplient dans de nombreuses villes de France, mercredi 10 septembre, dans le cadre de la journée d'actions du mouvement "Bloquons tout". En complément des 80 000 policiers et gendarmes déployés sur le territoire, des dizaines de drones des forces de l'ordre, équipés de caméras, ont été autorisés à voler au-dessus des manifestants.
Franceinfo a consulté des arrêtés préfectoraux, pris dans plus de la moitié des départements, autorisant par exemple le survol de Bordeaux, de Paris, Lyon, Strasbourg, Montpellier et des dizaines d'autres communes de tailles moyennes comme rurales. L'objectif semble clair : face à la crainte de débordements dans des mobilisations difficiles à prévoir et moins encadrées que les manifestations orchestrées par les syndicats, les forces de l'ordre veulent pouvoir surveiller le plus largement possible.
Depuis un décret d'avril 2023, le survol des manifestations ou des grands événements par des drones est devenu courant, mais cette journée d'actions du 10 septembre est marquée par une vague d'autorisations et des zones de survol particulièrement étendues. L'ensemble du ciel parisien et des départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne peuvent ainsi être simultanément surveillés par dix drones tout au long de la journée. Même constat pour Limoges qui peut être survolé par deux drones jusqu'au 11 septembre à 6 heures du matin. La préfecture de la Drôme a même prévu d'équiper ses aéronefs de caméras thermiques, capables de filmer les mouvements avant le lever du soleil ou après la tombée de la nuit. D'autres villes peuvent se retrouver entièrement sous surveillance de drones, comme Rennes. A Bordeaux, presque toute la métropole est concernée, et dans l'Orne, l'arrêté vise le département dans son entièreté.
Des arrêtés suspendus par la justice
Le déploiement de drones des forces de l'ordre est encadré par la loi. Les préfets doivent prendre un arrêté rendu public avant le début de la surveillance pour informer la population. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) précise que le document "détermine l'objectif poursuivi et fixe la zone géographique strictement nécessaire à l'atteinte de cet objectif". C'est sur ce point que des associations de défense des libertés, comme l'Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) et le Syndicat des avocats de France (SAF), ont attaqué certains arrêtés.
A Pau par exemple, le juge des référés a suspendu l'autorisation d'usage des drones, rapporte ICI Hautes-Pyrénées. Le tribunal a invoqué qu'"aucun élément ne permet ainsi de retenir que les risques potentiels d'intrusions ou de dégradation de bâtiments ou de troubles graves à l'ordre public (…) ne pourraient être parés par des moyens moins attentatoires aux libertés fondamentales".
Certains arrêtés ont été publiés mercredi matin. Difficile dans ces conditions pour les associations de contester les décisions des préfets avant le décollage des drones.
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