Une nouvelle version "militarisée" de la Journée de défense et de citoyenneté entrera en vigueur dès la rentrée pour les jeunes de 16 à 25 ans

À partir de la rentrée, tous les jeunes Français âgés de 16 à 25 ans devront participer à une version revisitée de cette journée, comme annoncé en janvier par Emmanuel Macron.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une journée de défense et de citoyenneté à Montbéliard le 12 décembre 2023. Photo d'illustration. (MICHAEL DESPREZ / MAXPPP)
Une journée de défense et de citoyenneté à Montbéliard le 12 décembre 2023. Photo d'illustration. (MICHAEL DESPREZ / MAXPPP)

Une nouvelle version "militarisée" de la Journée de défense et de citoyenneté (JDC) sera mise en place dès la rentrée pour tous les jeunes de 16 à 25 ans, a appris franceinfo auprès de l'entourage du ministre des Armées Sébastien Lecornu dimanche 27 juillet, confirmant une information du journal Le Monde.

À partir de septembre, tous les jeunes Français âgés de 16 à 25 ans devront participer à une version revisitée de cette journée, comme annoncé en janvier par Emmanuel Macron.

Dans la pratique, les participants ne se retrouveront plus devant une présentation orale des métiers des armées. Ils feront, à la place, du tir sportif laser, des jeux de stratégie et un repas autour d'une ration militaire, entre autres, a détaillé l'entourage de Sébastien Lecornu à franceinfo. Sans oublier le lever des couleurs et le chant de La Marseillaise le matin.

Les 800 000 jeunes participants chaque année à cette Journée de défense et de citoyenneté nouvelle formule repartiront avec un bleuet de France, en mémoire des anciens combattants.

"Notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises", avait mis en garde Emmanuel Macron dimanche 13 juillet, à la veille de la Fête nationale. "Nous, Européens, devons désormais assurer notre sécurité nous-mêmes", avait-il déclaré.

Une annonce contestée

"Pour nous, ces annonces constituent un grave retour en arrière. On a quand même une jeunesse qui se mobilise pour la paix de façon générale", estime, dimanche, sur franceinfo, Salomé Hoquard, vice-présidente de l'Unef (Union nationale des étudiants de France). Le gouvernement a tendance à favoriser "une forte militarisation de la jeunesse. On essaie de nous mettre au garde-à-vous avec l'ensemble de ces politiques qui sont mises en place. C'est à contre-courant des aspirations de la jeunesse", avance Salomé Hoquard, qui dénonce "une banalisation de la guerre".

La vice-présidente de l'Unef juge ces annonces "très inquiétantes, qui sont très loin des besoins concrets de la jeunesse". "La préoccupation quotidienne des jeunes, des étudiants, c'est la question de la précarité, de la sélection à l'université et de la paix au Proche-Orient ou en Ukraine. Le jeune est plutôt antimilitariste", assure encore Salomé Hoquard.

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