Tags antisémites dans le RER C : l'auteur condamné à six mois de prison avec sursis
Le tribunal correctionnel de Paris a également condamné cet homme de 65 ans à une mise à l'épreuve avec obligation de soins pendant deux ans, ainsi qu'à l'obligation d'indemniser la SNCF.
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L'auteur d'une cinquantaine de tags injurieux ou à caractère antisémite sur la ligne C du RER, au profil psychologique perturbé, a été condamné, dans la soirée du samedi 2 mars à Paris, à six mois de prison avec sursis pour "dégradations de biens d'utilité publique". Le tribunal correctionnel de Paris a assorti sa condamnation d'une mise à l'épreuve avec obligation de soins pendant deux ans, ainsi qu'à l'obligation d'indemniser la SNCF, a rapporté son avocate, Charlotte Paredero.
Cet homme de 65 ans a été interpellé mercredi en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire, peu après 6 heures du matin en gare de Versailles-Rive-Gauche. Les jours précédents, de nombreux tags (croix gammées et insultes) inscrits sur les murs des gares ou des trains du RER C avaient été relevés par la SNCF. L'homme a été interpellé avant d'être remis aux policiers de la brigade des réseaux franciliens (BRF). Le suspect a aussitôt reconnu les faits.
"Je n'ai absolument rien contre les juifs"
Jugé en comparution immédiate, il n'a pu faire l'objet d'une expertise avant son procès. "C'est un coup de folie d'un monsieur qui ne sait pas l'expliquer et le tribunal lui-même s'est interrogé sur le mobile de ces actes qui pourraient avoir des origines psychologiques", a tout de même expliqué l'avocate de cet homme en fin de carrière au conseil départemental des Yvelines.
"J’ai commencé à mettre des croix gammées parce que c'était trop long de mettre des phrases, et je voulais trouver un symbole de révolte. Remarquez, j'aurais pu faire la faucille et le marteau", s'est-il défendu à l'audience, selon Le Monde, qui y a assisté. "Comme je l’ai dit aux enquêteurs, je n’ai absolument rien contre les juifs", a-t-il insisté. "Pourquoi 'Juden Raus' ?" a interrogé le président du tribunal. "J’ai vu ça écrit dans un reportage dans Paris Match, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire", a-t-il répondu selon le quotidien. Pour "Macron à Dachau", "Macron au four", il assure avoir vu "ces inscriptions au moment des 'gilets jaunes'".
Fonctionnaire "acculé avec des dettes"
"Les faits sont consternants, ils sont une insulte à l’histoire, à un peuple qui a souffert, à nos valeurs. Et dangereux, compte tenu du contexte social agité", a insisté la procureure. "Aucun élément des investigations à son domicile ou sur son téléphone n'a démontré de penchant antisémite chez lui", a plaidé son avocate à l'issue de l'audience. "C'est un fonctionnaire depuis quarante ans avec un casier judiciaire vierge, mais qui se trouve aujourd'hui acculé avec des dettes liées à des difficultés familiales : sa mère est hospitalisée en longue durée et il a un fils handicapé à 85%", a-t-elle expliqué.
En revanche, cet homme n'était pas jugé pour le caractère antisémite et injurieux des graffitis. Le parquet de Paris a pris la décision de disjoindre les faits pour ces infractions qui relèvent du droit de la presse et ne peuvent être examinées en comparution immédiate, précise à franceinfo une source judiciaire. L'enquête, déclenchée par la plainte de la SNCF pour "incitation à la haine", est toujours en cours. La décision n'a pas été prise à ce jour sur des poursuites dans ce volet, ajoute cette source. Si tel était le cas, un second procès pénal pourrait avoir lieu.
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